Monsieur le président, madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, l'explosion de l'insécurité que connaît la France, si dramatique soit-elle, ne doit pas nous détourner de la catastrophe économique et sociale que nous traversons. À cet égard, la litanie statistique est éloquente.
Ainsi, 32 % des Français ne sont pas en mesure de se procurer une alimentation saine et en qualité suffisante pour manger trois repas par jour ; 15 % sautent des repas ; 43 % déclarent avoir des difficultés pour manger des fruits et légumes frais quotidiennement.
En un an, le prix des énergies a connu une augmentation moyenne de 23 % et, à partir du mois de février 2024, le prix de l'électricité augmentera de 10 %, en dépit des promesses de Bruno Le Maire lui-même.
Pendant ce temps, le prix moyen du carburant ne passe plus en dessous du seuil franchi voilà maintenant plus d'un an de 1, 80 euro.
Cette inflation incontrôlée a pour conséquence l'aggravation de l'appauvrissement de nos compatriotes.
Avec un taux de pauvreté de la population française de 15 %, soit 10 millions de personnes, le bilan du Gouvernement est catastrophique. Qui plus est, alors que le froid arrive, 44 % des Français disent se priver de chauffage. Quand on a de l'argent, on fait des choix ; quand on n'en a plus, on fait des sacrifices.
Mon discours n'est pas misérabiliste, il n'est qu'un reflet de ce que vivent les Français. Rien ne s'améliore, mais tout s'aggrave, et aucune des politiques que mène ce gouvernement n'inverse la tendance, car tout n'est que cataplasme quand c'est d'un changement profond de système que nous avons besoin.
Le Gouvernement pèche par orgueil en refusant de voir la réalité du drame économique et social que nous vivons et du déclassement français que nous traversons.
On va me répondre, comme d'habitude, que les causes de ce marasme sont conjoncturelles. Nous pensons qu'elles sont aussi structurelles. La crise sanitaire et les conflits internationaux ne peuvent pas être une éternelle réponse à tout.
La réalité, c'est que ce gouvernement ne maîtrise rien, qu'il ne fait que du fléchage budgétaire, quand nos compatriotes demandent aux politiques de prendre les choses en main et de faire autre chose que du rafistolage.
Nous entrons dans l'hiver ; les fêtes de Noël et de fin d'année approchent. Madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres, qu'allez-vous laisser entrevoir pour nos compatriotes : la lumière au bout du tunnel ou le couperet au-dessus du billot ? §