Ma question s'adresse à M. le ministre de la santé et de la prévention, mais elle concerne également le ministre de l'intérieur et le ministre de la transition écologique.
Il y a un an, le Gouvernement créait, dans le cadre de la loi de finances pour 2023, contre l'avis du Sénat, un nouveau jeu d'argent sur le modèle du loto du patrimoine, le loto de la biodiversité.
Je dois rappeler que, sur 15 euros dépensés pour un ticket « Mission patrimoine », seulement 1, 52 euro revient à la Fondation du patrimoine. Sur 3 euros dépensés pour un ticket « Mission nature », 43 centimes d'euro reviennent à l'Office français de la biodiversité. Un don en direct à des associations aurait permis à l'acheteur du ticket de bénéficier d'une réduction d'impôts de 66 % et de les accompagner vraiment.
Au-delà des aspects financiers, la question de l'addiction est centrale. En France, le nombre de joueurs addicts a doublé en dix ans, pour atteindre 400 000 ; un tiers des ados jouent. C'est un véritable problème de santé publique ! À cet égard, la mise de 3 euros pour le jeu Mission nature – un montant très accessible pour les plus jeunes, qui sont très sensibles à la cause environnementale – est une incitation malsaine.
Comment l'État peut-il participer directement et aussi cyniquement à ce scandale sanitaire ?
Comment le Président de la République a-t-il pu s'ériger en VRP – Vendeur, Représentant et Placier – de la Française des jeux le week-end dernier dans le Jura ?
Verrons-nous demain la création par le Gouvernement de nouveaux jeux de lotos pour pallier les carences des politiques publiques ? Je vous suggère dans ce cas le loto du handicap, le loto du grand âge, le loto des maladies rares, le loto des soins palliatifs et, à terme, pourquoi pas, le loto de la prévention des addictions, notamment aux jeux !