Atos est un groupe stratégique français, dont les activités se déploient dans nombre de nos services publics : gestion du portail des douanes, des systèmes sécurisés de l'armée ou des centrales nucléaires, production de supercalculateurs, etc.
Suivant les conseils du cabinet McKinsey – désormais bien connu… –, la direction du groupe a annoncé, au début de l'année 2022, son souhait de scinder l'entité en deux branches : l'une consacrée à l'activité d'infogérance, l'autre regroupant les activités de cybersécurité, de cloud et de data. Par la suite, une session totale de la première branche sera envisagée, ainsi que l'introduction de la seconde en bourse.
L'objectif annoncé serait de retrouver des marges de manœuvre financières pour remédier aux difficultés liées notamment à des crises successives de gouvernance industrielle et à une situation financière sous pression.
En août 2023, se sont ouvertes des discussions pour le moins assez opaques entre Atos et le fonds d'investissement EP Equity Investment (EPEI) détenu par Daniel Kretinsky, homme d'affaires tchèque, déjà bien connu pour les rachats du groupe Casino ou de médias nationaux, qu'il a effectués avec le soutien du Gouvernement.
Le mois dernier, David Layani, PDG de la société Onepoint, proche de l'Élysée, a annoncé avoir acheté 10 % des actions d'Atos, devenant ainsi le premier actionnaire du groupe. Il s'est déclaré favorable aux préconisations du cabinet McKinsey. Le dossier est suivi exclusivement par l'Élysée, alors qu'il intéresse la représentation nationale puisqu'il est au cœur des enjeux de souveraineté industrielle et numérique.
Ainsi, mes chers collègues, nous vous demandons avec l'ensemble des groupes de gauche de voter cet amendement de nationalisation temporaire du groupe, afin de gagner du temps pour envisager collectivement une stratégie relative à l'avenir d'Atos.