Intervention de Fabien Gay

Réunion du 2 décembre 2023 à 10h30
Loi de finances pour 2024 — État d

Photo de Fabien GayFabien Gay :

Lorsque, à la sortie de la guerre, on a nationalisé les mille trois cents entreprises électriques et gazières, beaucoup, à droite, ont dit que ce serait impossible et que cela coûterait cher ; pourtant, on l'a fait, et c'était un gouvernement composé notamment de communistes et de gaullistes.

Nous sommes aujourd'hui dans la même situation. Chacun voit bien que les prix sont en train de s'affoler et que, d'un côté, de nombreuses personnes basculent dans la précarité énergétique et, de l'autre, des gens se gavent.

La question climatique ne sera pas réglée avec de grands groupes privés – c'est normal finalement, car ce n'est pas leur but : pour eux, la question n'est que financière.

Pendant ce temps, les acteurs alternatifs distribuent des milliards d'euros de dividendes, tout en ne produisant rien, si ce n'est des factures ! Ils s'engraissent sur le dos des consommateurs et des usagers comme sur le dos de l'État.

On peut continuer de nous dire que rien ne va bouger, mais pour notre part, nous continuerons de déposer des amendements et des propositions de loi de nationalisation. Il doit y avoir un débat sur ces sujets !

Il y a cinq ans, quand nous parlions dans cet hémicycle de l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh), tout le monde nous disait qu'il n'y avait pas de problème. §Aujourd'hui, tout le monde reconnaît qu'il y a des problèmes.

Sur les tarifs réglementés, chaque année depuis cinq ans, nous déposons des amendements : au début, on nous disait que nous étions des fous furieux ; aujourd'hui, les choses commencent à bouger.

La crise énergétique et la crise climatique vont nous imposer de mettre sous monopole public les biens communs.

S'agissant d'Atos, la réponse que vous nous faites, madame la ministre, ne nous rassure pas du tout – je suis d'accord avec Roger Karoutchi de ce point de vue. C'est pourquoi, mes chers collègues, je vous propose, avec toute la gauche, de voter nos amendements.

Quoi qu'il arrive, le Sénat, en particulier la commission des affaires étrangères et de la défense et la commission des affaires économiques, doit mener des auditions sur cette question qui touche à la fois à l'emploi – Atos, c'est 118 000 salariés, dont 48 000 en France – et à des aspects stratégiques. Le Parlement doit s'en saisir, parce que l'affaire ne peut pas être réglée de façon opaque à l'Élysée !

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