Malheureusement, la France n’aime pas sa recherche ni l’université. Je ne comprends pas comment, dans le pays de Pasteur et de divers prix Nobel, nous pouvons considérer que 100 millions d’euros ne représentent finalement rien pour un organisme et que les chercheurs peuvent continuer leur travail sans cette somme.
Je partage totalement les arguments de fond qui ont été donnés. En tant qu’ancien chercheur au CNRS, je discute beaucoup avec ceux qui étaient mes collègues. La réalité du terrain n’est pas celle d’un organisme qui thésaurise. Elle est tout autre : la France arrive à maintenir encore un peu son rang, parce que des chercheurs oublient de temps en temps de se faire rembourser et acceptent de partir à l’étranger sans que les fonds pour leurs voyages leur soient avancés. Ces petits bricolages font que le CNRS fonctionne toujours.
Ses fonctionnaires ont à cœur la volonté de servir le service public de la recherche. C’est ce qui distingue notre pays des autres nations et ce qui explique que nous n’avons pas encore complètement sombré.
Le message que nous enverrons sera destiné non pas à la direction du CNRS, mais aux chercheurs qui consacrent leur existence au bien commun. Si cet amendement était adopté, vous leur enverriez un signal absolument détestable.