Si des drames se déroulent actuellement aux portes de l'Europe, en Ukraine, et au Proche-Orient, ils ne doivent pas nous faire oublier celui qui s'est joué en Arménie et au Haut-Karabagh. Une vraie tragédie ! Car c'est une chose étrange et terrifiante que de voir un pays disparaître sous nos yeux. L'Artsakh s'est vidé de sa population par une opération ethnique qui revêt la forme d'un exode forcé sous la menace des armes.
Nous craignons que le pire puisse encore arriver et que l'Arménie, dans son intégrité territoriale, soit désormais en ligne de mire. La France, terre d'accueil d'une importante diaspora arménienne – près de 80 000 Arméniens vivent à Marseille, par exemple – a affiché son soutien sans faille à ce pays. Nous avons annoncé la livraison de matériel militaire et la création d'une mission de défense à Erevan, pour appuyer plus efficacement les forces arméniennes face à l'Azerbaïdjan, plus riche, mieux armé et qui a entrepris des exercices militaires près de la frontière avec le soutien de la Turquie.
Nos engagements sont-ils en train d'être tenus ?
La France s'est également impliquée ces derniers mois dans la médiation entre les deux anciennes républiques soviétiques. Mais les pourparlers de paix n'ont guère progressé, malheureusement, même si les dirigeants respectifs ont déclaré qu'un accord de paix pourrait être signé d'ici à la fin de l'année. Nous y sommes et, le mois dernier, Aliyev a refusé de participer à un cycle de négociations en Espagne, invoquant une « position biaisée » de la France.
Pourriez-vous nous dire si la situation a des chances d'évoluer, notamment au sujet de la libération des dirigeants de la République d'Artsakh, arrêtés pour terrorisme ? En 2024 nous célébrerons l'année de l'Arménie en France, une occasion de montrer à nos amis arméniens combien notre pays les soutient.