Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je souhaite insister sur l'importance cruciale d'investir dans un système de santé solide et adapté aux défis futurs.
Les enjeux de santé publique actuels – qu'il s'agisse des pandémies émergentes, des maladies chroniques, en augmentation, ou de la santé mentale – requièrent une réponse durable.
Le vieillissement de notre population et de notre société est l'un des défis majeurs. Si l'on ne peut que se réjouir de l'allongement de l'espérance de vie, il est impératif d'anticiper les besoins accrus en soins qui en découleront, mais aussi d'accompagner les aidants, nouveaux piliers majeurs de la prise en charge.
La macronie peut hélas ! se prévaloir d'un bilan en matière de santé. Je pense à la gestion catastrophique de la crise de la covid, dont M. Véran et le Gouvernement se gargarisaient encore récemment de la réussite.
Si le Gouvernement n'a de cesse de se féliciter de ses actions et de ses résultats, la réalité du terrain est bien différente. Écoutez enfin les attentes du terrain, madame la ministre !
Oui, vous avez revalorisé les salaires des soignants, mais, en cette matière, il y a encore tant à faire pour rendre les métiers du soin de nouveau attractifs, alors qu'une infirmière hospitalière sur deux a quitté son emploi au bout de dix ans.
Arrêtons-nous, mes chers collègues, sur la gouvernance des hôpitaux, souvent dirigés par des technocrates détachés des enjeux médico-sociaux et attachés aux seuls résultats économiques de leur établissement. Je plaide pour une nouvelle gouvernance, assurée par un tandem administratif et médical.
Arrêtons-nous aussi sur la situation de nos territoires ruraux, où trouver un médecin traitant, un service d'urgences ou, pis encore, une maternité, devient un réel parcours du combattant.
Vos prévisions budgétaires ont pour principal objectif de satisfaire la technocratie bruxelloise et d'obtenir les dotations européennes, madame la ministre.
Si votre projet de prévention et de promotion de la santé peut, de prime abord, paraître constituer une belle avancée, au regard des retards pris en la matière, les ambitions sont bien en deçà des attentes.
Rappelons enfin que tout n'est pas qu'une question de moyens et que la volonté politique joue aussi un rôle.
Ainsi, selon l'Institut Montaigne, seulement 22 % des femmes éligibles ont effectué le dépistage du cancer du col de l'utérus dans notre pays, contre 50 % dans les autres pays de l'Union européenne.
Améliorer les choses suppose toutefois d'avoir du personnel, qui ait du temps à consacrer aux patients. Or la bureaucratie des directions d'établissement et des agences régionales de santé éloigne les soignants de leur cœur de métier, le soin, les obligeant à passer plus de temps devant leur ordinateur et moins de temps auprès de leurs patients.
Nous défendrons nous aussi un amendement relatif à l'aide médicale de l'État, dont l'augmentation continue du nombre de bénéficiaires, conséquence d'une immigration non contrôlée, emporte des dépenses croissantes, qui n'auront de cesse de peser sur nos finances.
Nous avons voté, avec la majorité sénatoriale, la fin de l'AME et son remplacement par une aide médicale d'urgence, un dispositif permettant de conjuguer humanité et pragmatisme budgétaire.