Intervention de Céline Brulin

Réunion du 5 décembre 2023 à 17h00
Loi de finances pour 2024 — État b

Photo de Céline BrulinCéline Brulin :

Pour notre part, nous proposons par cet amendement de rétablir les crédits de l'AME à leur niveau de 2023.

Tout d'abord, comme mes collègues l'ont dit à plusieurs reprises depuis le début de notre discussion, environ 50 % des potentiels bénéficiaires de l'AME n'en bénéficient pas, ce qui suffit à justifier cette augmentation de crédits.

Ensuite – cela a été dit aussi –, les actes médicaux financés par l'AME sont principalement des soins de ville. Si l'on diminue les crédits, comme la droite sénatoriale envisage de le faire, ces actes et ces consultations seront reportés sur l'hôpital. §Le temps est trop court pour que je développe en détail la situation de l'hôpital, mais chacun comprend bien que ce report n'est absolument pas possible pour des raisons non seulement financières, mais aussi liées aux conditions de travail des personnels dans les hôpitaux.

Ceux qui disent que la suppression de l'AME, ou sa transformation en une aide médicale d'urgence, pourrait améliorer la protection sociale des Français mentent. En effet, si nous parlons aujourd'hui de l'AME, c'est précisément parce qu'elle ne fait plus partie de l'assurance maladie. Si nous voulons avoir un débat serein, il faudrait au moins faire preuve d'un minimum d'honnêteté.

Enfin, depuis que la majorité sénatoriale a voté la suppression de l'AME, la situation a évolué. Le rapport qui a été publié hier mérite que l'on y prête attention, puisqu'il a été rédigé par deux personnes dont on sait qu'elles ne partagent pas les mêmes opinions.

En outre, un très grand nombre de médecins s'oppose à la suppression de l'AME, et certains d'eux vont jusqu'à dire qu'ils désobéiront à la loi si la mesure était votée. Or je n'offenserai personne, en rappelant que les médecins sont plus souvent dans l'électorat de la droite que dans celui de la gauche. Par conséquent, mes chers collègues qui siégez à la droite de l'hémicycle, si vous n'écoutez pas nos arguments, écoutez au moins ceux de vos électeurs !

Je veux dire un dernier mot sur la cohérence, monsieur le rapporteur spécial.

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