Vos politiques à destination des jeunes et des familles ne portent guère leurs fruits !
Le budget global de cette mission, qui s'élève à 30, 8 milliards d'euros en crédits de paiement, est en augmentation de 4, 64 % pour 2024. Il ne répond pas à l'ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés.
Les crédits du programme 304 « Inclusion sociale et protection des personnes » sont ainsi reconduits en 2024. Ce programme couvre principalement la prime d'activité et le RSA recentralisé. Autant dire que cette stagnation du budget n'apportera pas de réponse pour lutter contre la pauvreté, particulièrement pour les travailleurs précaires, ceux qui bénéficient de la prime d'activité.
Alors que vous prétendez que 2024 marquera une étape importante pour lutter contre le non-recours grâce à la solidarité à la source pour la prime d'activité et le RSA, l'absence d'augmentation des crédits est incompréhensible, sauf à admettre que votre objectif ne sera pas atteint au détriment, encore une fois, des plus précaires. Je rappelle que le taux de non-recours est évalué à 30 %.
Ce budget ne suffit pas à compenser l'inflation pour revaloriser le RSA.
Les travailleurs et travailleuses précaires sont ceux et celles qui ont recours à l'aide alimentaire, action qui bénéficie justement d'une augmentation des crédits, à hauteur de 20 %. Cette hausse doit répondre à l'urgence de la situation, mais elle reste largement insuffisante pour les associations qui ne parviennent à faire face ni à l'augmentation du nombre de bénéficiaires – étudiants, retraités, familles monoparentales, etc. – ni aux effets de l'inflation – ils sont estimés à 40 millions d'euros.
En ce qui concerne les mineurs non accompagnés, une baisse de 7 millions d'euros était prévue, le Gouvernement misant sur son projet de loi sur l'immigration, qui pourtant n'est pas encore voté ! Le budget est finalement maintenu : nous pouvons nous en féliciter.
Les départements, qui ont la responsabilité de la prise en charge de ces mineurs, signalent qu'ils sont de plus en plus nombreux. Départements de France demande à l'État d'assumer la responsabilité de la prise en charge de ces jeunes, notamment pendant la période d'évaluation de leur minorité.
Par ailleurs, alors que près de 3 millions d'enfants vivent sous le seuil de pauvreté selon l'Insee, vous abandonnez la stratégie interministérielle de prévention et de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes au profit d'un pacte des solidarités, avec plusieurs lignes budgétaires en forte régression.
Alors que la situation de l'aide sociale à l'enfance est alarmante, des centaines de mesures éducatives ne sont pas mises en œuvre par manque de ressources des associations, de travailleurs sociaux et d'éducateurs.
Les associations assurant la protection des majeurs sont très préoccupées par leur incapacité à répondre aux sollicitations.
Dans ce contexte, pourquoi diminuer de 6 % la ligne budgétaire pour la protection et l'accompagnement des enfants, des jeunes et des familles vulnérables, alors que les besoins sont criants ?
S'agissant du programme 157 « Handicap et dépendance », si des avancées sont à saluer, notamment la déconjugalisation de l'AAH, le montant de cette allocation reste en deçà du seuil de pauvreté.
Le budget de la lutte contre les violences faites aux femmes, priorité du quinquennat, augmente. Cependant, vous maintenez le nombre de places en accueil d'urgence, alors qu'il est insuffisant pour répondre à la demande.
Je déplore qu'aucune mesure ne soit prévue pour lutter contre la prostitution, alors que cette réalité sera amplifiée par des événements majeurs tels que les jeux Olympiques et Paralympiques. L'aide financière à l'insertion sociale pour les personnes voulant sortir du système prostitutionnel de 343 euros mensuels est insuffisante pour être efficace. Nous avons déposé un amendement à ce sujet.
Nous accueillons favorablement l'aide universelle d'urgence destinée aux femmes pour quitter leur domicile, tout en constatant avec inquiétude que les ressources proposées ne garantissent pas l'efficacité de sa mise en œuvre.
En refusant de mobiliser les ressources nécessaires, ce budget ne répond pas à l'ampleur de la situation !
Pour toutes ces raisons, le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain votera contre les crédits alloués à cette mission.