Intervention de Christopher SZCZUREK

Réunion du 5 décembre 2023 à 17h00
Loi de finances pour 2024 — Solidarité insertion et égalité des chances

Photo de Christopher SZCZUREKChristopher SZCZUREK :

Monsieur le président, mesdames les ministres, mes chers collègues, les crédits de la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances » recueillent notre assentiment, avec une augmentation – notable, quoiqu'insuffisante – de 4, 6 % par rapport à 2023. Nous saluons cette trajectoire, fruit, principalement, de la déconjugalisation de l'allocation aux adultes handicapés, que nous appelions de nos vœux depuis de nombreuses années.

Quand on connaît le retard à rattraper en matière d'égalité des chances et d'inclusion de nos compatriotes en situation de handicap, cette évolution apparaît particulièrement bienvenue. Elle est la réparation d'une injustice qui a trop longtemps eu cours.

Cette croissance soutenue des crédits de la mission répond – de manière trop timide, encore une fois – aux profondes difficultés dans lesquelles sont plongés nos compatriotes. À ce titre, les fonds alloués à l'aide alimentaire augmentent, à l'heure où les banques alimentaires et les associations caritatives font face dans nos départements à une explosion du nombre de leurs bénéficiaires, parmi lesquelles on compte des personnes qui se sont longtemps crues à l'abri de la précarité.

Vous avez pourtant refusé la semaine dernière la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, alors que cette mesure, déjà appliquée au Portugal, y a démontré son efficacité. Vous persistez ainsi dans cette politique d'aides ponctuelles, loin de vous approcher d'un changement réel de modèle économique et social et de l'instauration de nouveaux cercles vertueux.

Cette politique des chèques, représentant 4, 4 milliards d'euros pour la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat accordée après le mouvement des gilets jaunes, ne permet pas une augmentation pérenne et sans dommage pour les finances publiques des salaires des travailleurs français.

À l'inverse, nous proposons une exonération des cotisations salariales pour les augmentations de salaire de 10 % : une telle mesure serait pérenne pour nos finances et permettrait d'augmenter directement la rémunération des travailleurs français.

Ces crédits représentent ainsi l'écueil principal du Gouvernement : face à la baisse du niveau de vie des Français, il accumule les mesures provisoires et transitoires, cherchant dans des dispositifs conjoncturels des pis-aller à la baisse structurelle et constante des revenus, du pouvoir d'achat et de la qualité de vie de nos compatriotes.

Néanmoins, dans la démarche de pragmatisme et de poursuite du bien commun qui nous anime, nous saluons l'augmentation des crédits consacrés à l'égalité entre les femmes et les hommes, reposant particulièrement sur une initiative sénatoriale : l'aide exceptionnelle d'urgence pour les victimes de violences conjugales.

Cette aide financière sera rapidement versée et donnera droit à des prestations annexes ainsi qu'à un accompagnement social. Son remboursement pourra, le cas échéant, être acquitté par le conjoint violent à l'issue de la procédure judiciaire.

Ainsi, si nous demeurons critiques sur ce budget, sa faiblesse générale et ses péchés originels, nous nous abstiendrons pour ne pas pénaliser les aspects positifs que nous lui reconnaissons.

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