Cet amendement a pour objet d'ajouter au budget consacré à l'égalité entre les femmes et les hommes 1 million d'euros dans le but de créer un observatoire des féminicides et des infanticides et de permettre à cette structure de fonctionner immédiatement.
Rappelons les chiffres : en 2022, 118 femmes ont été tuées par leurs conjoints ou ex-conjoints, contre 114 en 2021. On compte aussi un nombre très important, et en hausse, de tentatives de meurtre au sein des couples : 366 tentatives, dont 267 contre des femmes.
Parmi les 118 victimes de féminicide en 2022, 37 avaient déjà subi précédemment des violences par leurs conjoints ou ex-conjoints, 24 les avaient signalées aux forces de l'ordre, 16 avaient déposé des plaintes. Elles ont pourtant rejoint le cortège des disparues sous les coups de ceux qui préféraient les voir mortes plutôt que libres. Réduites au silence, elles avaient pourtant parlé pour dénoncer les violences dont elles étaient les victimes.
Les enfants, eux aussi, sont des victimes directes. À ce titre, la commission de violences intrafamiliales doit être prise en compte pour déterminer les modalités d'exercice de l'autorité parentale.
Je rappelle que dans ma ville, Clermont-Ferrand, une chambre pénale est exclusivement dédiée, depuis 2019, aux violences intrafamiliales. Nous appelons pour notre part à la généralisation de cette expérience.
La Fondation des femmes a évalué à 2, 6 milliards d'euros le budget nécessaire pour éradiquer les violences patriarcales.
Nous devons, à la mémoire des trop nombreuses victimes, l'engagement ferme et entier de toute la société dans un seul but : éradiquer les violences faites aux femmes.
La proposition visant à créer un observatoire s'insère pleinement dans cette ambition. Elle répond également à l'injonction de Gisèle Halimi, qui nous appelait à ne jamais nous résigner.