Intervention de Raymonde Poncet Monge

Réunion du 5 décembre 2023 à 17h00
Loi de finances pour 2024 — État b

Photo de Raymonde Poncet MongeRaymonde Poncet Monge :

Avec Mélanie Vogel, nous souhaitons augmenter les dotations aux associations spécialisées dans l'aide aux victimes des violences faites aux femmes.

On observe que, à contre-courant de toutes les promesses du Gouvernement, le budget consacré à la lutte contre les violences conjugales diminue.

Certes, madame la ministre, vous allez me dire que ce n'est pas le cas, chiffres en valeur absolue à l'appui…

Pourtant, entre 2019 et 2023, les dépenses par victime - car c'est bien ainsi qu'il faut raisonner - de violences conjugales ont baissé de 26 %. Pour certains dispositifs, cette baisse est beaucoup plus grave encore. Ainsi, les financements accordés numéro vert « Viols-Femmes-Informations » sont à leur plus bas niveau depuis au moins 2011.

Comment voulez-vous mettre fin, madame la ministre, aux violences conjugales, et plus largement aux violences sexistes et sexuelles, si les crédits par victime baissent ? Comment voulez-vous, dans ces conditions, mener des actions de prévention, mettre à l'abri les victimes et les accompagner dans la durée ?

Cette baisse est inacceptable. Elle touche en premier lieu les associations spécialisées, qui, comme l'a dit ma collègue du groupe socialiste, gèrent les numéros d'écoute, les permanences juridiques ou encore les LEAO. Ces associations œuvrent pour les droits des femmes et protègent les victimes. Une grande partie des politiques publiques repose sur leur travail.

Il s'agit pourtant souvent de petites associations : si elles comptent parfois quelques salariés, elles s'appuient, pour l'essentiel de leur activité, sur le travail indispensable des bénévoles. Il est donc important de leur faciliter l'accès aux financements : chaque heure gagnée dans la recherche de financements est du temps gagné pour mener des actions de lutte contre les violences.

Soumises à ces contraintes, les associations se voient souvent obligées de dégrader la qualité de leur offre. En pratique, cela signifie, par exemple, que des victimes n'auront pas d'autre solution que de retourner chez leur conjoint violent et qu'elles ne seront pas accompagnées pour déposer plainte.

C'est pourquoi nous proposons de tripler les subventions accordées à ces associations. Il s'agit, j'y insiste, de maintenir les subventions par victime.

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