Intervention de Christopher SZCZUREK

Réunion du 7 décembre 2023 à 10h30
Loi de finances pour 2024 — Demande de priorité

Photo de Christopher SZCZUREKChristopher SZCZUREK :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, nos outre-mer sont la clef de la France de demain. Grâce à eux, à nos 2 millions de compatriotes qui y vivent, à la formidable diversité de leurs ressources et de leurs talents, la France dispose du deuxième espace maritime mondial et d'une présence globale à même d'asseoir son rôle de partenaire incontournable dans un monde changeant.

Nos compatriotes ultramarins devraient bénéficier, de la part de l'État, du même secours et du même engagement que ceux que reçoivent les Français de métropole. Ils subissent les mêmes maux qu'eux, dans des proportions quadruplées ; mais, qu'il s'agisse de l'inflation et de la vie chère ou de l'immigration incontrôlée et de l'insécurité, du manque de services ou de l'abandon par l'État des collectivités territoriales, l'outre-mer appelle au secours et le Gouvernement reste sourd.

Quelle vision l'exécutif nous présente-t-il avec la mission « Outre-mer » ? Aucune. Il persiste dans la voie fatale empruntée depuis maintenant six ans.

Cette mission ne répond pas aux enjeux d'autonomie économique, de développement et de durabilité.

Mes chers collègues, songez à Mayotte : l'île est en proie à la submersion migratoire, laquelle entraîne une pénurie généralisée d'eau.

À La Réunion, la crise du logement est telle que les services de l'État estiment à 40 000 le nombre de logements nouveaux manquants pour nos compatriotes.

En Guyane, l'immigration irrégulière et l'orpaillage illégal terrifient les habitants.

Profitant de l'inflation, le Gouvernement annonce une augmentation minime du budget de la mission « Outre-mer » : dont acte. Mais ces quelques millions d'euros saupoudrés ne permettront en rien d'atténuer le sous-développement structurel de nos territoires ultramarins.

Ainsi, monsieur le ministre, vous ne revenez pas sur le régime de l'octroi de mer, imposition anachronique qui renchérit de 20 % le coût de la vie. Vos efforts en faveur de l'autonomie alimentaire et énergétique de ces territoires ne sont que de vagues promesses. Face à la décrépitude des services publics les plus élémentaires, votre ministre de tutelle invite les Mahorais à faire bouillir l'eau du robinet avant de la boire. Vous faites maintenant rimer incompétence avec indécence.

Un tel budget n'assure ni l'ordre, ni le développement, ni le respect de la dignité de nos départements et territoires d'outre-mer. Les élus du Rassemblement national voteront donc contre les crédits de cette mission.

Nous nous inclinons devant l'infinie patience de nos compatriotes ultramarins devant cette situation indigne cultivée depuis trop longtemps. L'injustice devra un jour être réparée, mais elle ne le sera qu'au prix de l'alternance !

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