Intervention de Olivier Cadic

Réunion du 8 décembre 2023 à 9h30
Loi de finances pour 2024 — Action extérieure de l'état

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le plan de réarmement de la diplomatie française voulu par le Président de la République nous réjouit. Il conduit, cette année encore, à une hausse du budget de la mission et du nombre d'ETP, qui s'accroît de 165 en 2024.

En ma qualité de sénateur représentant les Français établis hors de France, j'ai plusieurs motifs de satisfaction à la lecture de ce programme 151, « Français à l'étranger et affaires consulaires. »

Le premier est l'accélération du déploiement du service France Consulaire. La nouvelle directrice des Français de l'étranger, dont je salue le remarquable pragmatisme, a réorganisé la plateforme de réponses téléphoniques. En Irlande, pays test, le consulat de Dublin ne reçoit plus que 4 % des appels, les 96 % restant étant traités par France Consulaire. On comprend pourquoi tous les autres consulats attendent impatiemment de bénéficier de ce service ! La couverture mondiale est envisagée pour la fin de 2025, soit un an plus tôt que prévu, sans requérir d'emplois publics supplémentaires.

Un autre point positif est la dématérialisation du renouvellement des passeports, qui évitera d'avoir à se présenter dans les postes consulaires. Celle-ci débutera au Canada et au Portugal en mars 2024.

Avec ma collègue sénatrice représentant les Français de l'étranger, Olivia Richard, nous nous réjouissons également que soit opérée la première revalorisation des indemnités des conseillers des Français de l'étranger depuis 2014, en fonction du point d'indice de la fonction publique.

Annoncé en ouverture de la dernière session de l'Assemblée des Français de l'étranger par Olivier Becht, cet effort était très attendu. Ce sera la première fois depuis la réforme de 2013 ! Cela ne nous dispensera pas de remettre à plat les modalités de calcul de ces indemnités.

Une autre avancée pour nos compatriotes serait la révision du dispositif de prise de rendez-vous au consulat ou pour déposer une demande visa. Malheureusement, dans certains pays, des officines ont mis en place des systèmes astucieux pour préempter tous les rendez-vous et en faire commerce : 200 euros pour un rendez-vous avec le consulat, 300 euros pour le service d'état civil, 500 euros pour un certificat de capacité à mariage... Nos compatriotes finissent par penser qu'il est normal de devoir payer pour avoir accès au service public français. À l'évidence, le système de prise de rendez-vous mérite d'être revu d'urgence pour les postes concernés.

Autre urgence : nos consuls honoraires, qui exercent leurs fonctions à titre bénévole. Ils sont un maillon essentiel de notre réseau consulaire. Leur rôle doit être revu pour l'adapter aux besoins d'aujourd'hui. La prise en charge, totale ou partielle, de leurs dépenses de fonctionnement doit être revalorisée. De plus, il est indispensable de garantir leur protection juridique et sanitaire par un système d'assurance.

Depuis mon arrivée au Sénat, je plaide pour que notre pays se fixe pour objectif que tous les Français sachent parler français. Chacun a pu voir à la télévision des Français d'Israël qui ne parlent pas notre langue. Je l'ai dit souvent ici : 80 % des enfants français nés en Israël, comme en Algérie d'ailleurs, ne parlent pas français. Cette proportion dépasse les deux tiers en Amérique latine. Il y a deux semaines, à São Paulo, la cheffe de Chancellerie m'a indiqué qu'il était rare que nos compatriotes nés au Brésil parlent français.

Depuis 2014, j'ai déposé régulièrement un amendement visant à ce qu'un chèque éducation soit destiné à ces 80 % d'enfants français de l'étranger qui ne fréquentent pas notre réseau d'enseignement. Cette idée a été reprise dans le programme d'Emmanuel Macron en 2022 et baptisée pass éducation.

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