Ce dossier s’inscrit malheureusement dans la même logique que la LGV Est, ouverte en 2007. Pour la première fois, les collectivités locales avaient participé à la mise en place d’une ligne, dont on avait dit alors qu’elle ne serait pas rentable.
S’agissant de la ligne partant de Luxembourg en direction du sud, et dont un tronçon avait été fermé en 2018, la SNCF nous avait annoncé une fermeture non pas de cinq ans, mais de deux ans. La SNCF et l’État ont donc une dette à notre égard.
J’ai retenu que le dialogue avec les collectivités avait abouti à un accord pour la période transitoire 2025-2029 : la région prêtera, au bénéfice de cette ligne, du matériel dont elle dispose actuellement et qu’elle ne pourra utiliser de nouveau qu’en 2027.
La question qui nous est posée est la suivante : doit-on laisser l’État financer la ligne à hauteur de 50 %, ainsi que les collectivités pour le même montant ?
Vous le savez, monsieur le ministre, la région et d’autres collectivités – notamment les deux départements qui ont été cités et les deux métropoles – avaient mis en place un dispositif de financement nettement moins coûteux. Pour ma part, je n’exclus rien, et je pense qu’il faut laisser le dispositif aller jusqu’au bout. À défaut, on risquerait de se retrouver avec que dalle, bernique ! Et on aurait fait tout cela pour rien, car la SNCF et l’État ne mettront pas la main à la poche !
Par ailleurs, comme les vitesses de circulation seront dégradées, au bas mot autour de 110 kilomètres par heure, on pourra dire « au revoir » à cette ligne !
J’avais accepté, à la demande du Gouvernement, de soutenir ce dispositif pour mettre le pied dans la porte et permettre le financement de la ligne. Si l’on échoue, tant pis, mais on aura au moins laissé la porte entrouverte : c’est gagnant-gagnant. Puisque l’État est prêt à jouer ce jeu, je lui dis « chiche ! », mais aux conditions financières qui étaient encore en vigueur voilà il y a quelques semaines.
Il est tout de même désagréable d’apprendre que les règles votées dans le cadre du projet de loi de finances de fin de gestion pour 2023 n’étaient déjà plus à l’ordre du jour quarante-huit heures après ! En effet, la préfète de région nous a dit lors d’une réunion que l’on devrait finalement payer quatre fois plus que prévu. Là, je dis niet, jamais de la vie !