Ma chère collègue, vous demandez de nouveaux moyens pour les agences de l’eau tout en rappelant, à juste titre, que le Sénat a déjà obtenu des avancées en ce sens.
Au titre du projet de loi de finances de fin de gestion, 50 millions d’euros ont été votés pour le renforcement des canalisations et des infrastructures. Puis, au titre de la première partie du projet de loi de finances, nous avons relevé de 100 millions d’euros le plafond mordant des agences de l’eau.
En parallèle, vous regrettez que le plan Eau soit centré sur les contraintes de canalisation, que chacun connaît aujourd’hui – c’est d’ailleurs ce que je reprochais au Gouvernement lors de la discussion générale.
En moyenne, nous faisons durer nos canalisations deux cents ans, alors qu’il faudrait les renouveler tous les cinquante ans pour prévenir toute perte en eau : on est donc très loin de l’objectif. Les financements à mobiliser pour assurer le renouvellement des canalisations se chiffrent en milliards d’euros et ce n’est clairement pas ce qui est sur la table aujourd’hui.
Au sein du plan Eau, seule la mesure visant à restaurer le grand cycle de l’eau répond aux enjeux de biodiversité du milieu aquatique, qui en sont un peu les parents pauvres.
Vous aimeriez que des moyens supplémentaires leur soient attribués, et je l’entends. Mais il faudrait, dans un premier temps, concentrer nos efforts pour éviter les pertes d’eau. C’est l’objet du plan Eau, vers lequel des moyens ont d’ores et déjà été fléchés.
Lorsque l’on ouvre des crédits, les moyens humains doivent suivre pour assurer le bon déploiement des mesures dans les territoires. Or la loi de finances de fin de gestion pour 2023 et les mesures adoptées lors de l’examen de première partie du PLF pour 2024 ont d’ores et déjà augmenté de 150 millions d’euros les crédits à destination des agences de l’eau.
De plus, le Gouvernement a rehaussé le plafond mordant dans le cadre du plan Eau.
Je partage votre objectif en ce qu’il faut s’attaquer aux enjeux du grand cycle de l’eau et de la préservation de la biodiversité aquatique, mais je vous demanderai malgré tout de bien vouloir retirer votre amendement.