Ma question porte sur les inquiétudes financières des établissements d’enseignement supérieur, et particulièrement des universités.
Le Mans Université, avec ses 12 000 étudiants, dont 50 % de Sarthois, en est l’illustration. Le contexte de forte inflation a entraîné une augmentation des coûts de fonctionnement, avec une part importante liée à l’énergie. Il s’agit de 3 millions d’euros, dont près de la moitié a dû être ajoutée au budget 2023 sans avoir été préalablement planifiée, parce que non identifiée. Les difficultés financières sont bien là !
Au mois de juin, le Gouvernement annonçait des mesures de revalorisation salariale nécessaires, mais non compensées par l’État dans le budget des universités en 2023 et seulement pour moitié en 2024.
Ainsi, le Gouvernement a pris des engagements qu’il fait peser sur d’autres, puisqu’il ne donne pas aux universités les moyens d’assumer financièrement ces revalorisations.
La subvention pour charge de service public (SCSP) reçue de l’État représente 76 % des recettes de l’établissement Le Mans Université, dont l’offre de formation s’appuie sur des laboratoires de recherche régulièrement primés pour leurs travaux. Son rôle pour le maintien de la vitalité du territoire est évident. Or, sans attribution de moyens significatifs pour faire face aux difficultés, des mesures drastiques deviendraient inévitables : réduction des capacités d’accueil dans les formations les plus demandées, suppression de formations, report d’investissements dans du matériel scientifique et pédagogique, entre autres.
Madame la ministre, le président de l’université du Mans est inquiet. Il a besoin d’être rassuré. Lors de la discussion en séance des crédits de la mission « Recherche et enseignement supérieur », le vendredi 1er décembre, vous avez indiqué que le Gouvernement tiendrait compte de l’hétérogénéité du paysage et garderait des marges pour aider les établissements en situation critique.
Madame la ministre, j’aimerais que vous puissiez apporter des éléments de réponse plus précis à la situation financière que vivent les universités françaises, afin qu’elles puissent relever le défi de la réussite et de l’insertion professionnelle des étudiants.