Intervention de Marc Fesneau

Réunion du 5 décembre 2023 à 9h30
Questions orales — Choix du vaccin contre l'influenza aviaire

Marc Fesneau :

Je commencerai par rappeler que cette campagne de vaccination est inédite. Elle a deux objectifs : couvrir au maximum le risque de contamination par l’influenza aviaire, et le faire dans des délais raisonnables.

Par ailleurs, nous avons fait en sorte de mettre en place un protocole garantissant une traçabilité rigoureuse de cette vaccination, y compris pour maintenir nos capacités d’export.

Vous parlez de souveraineté. Le premier enjeu consiste pour nous à maintenir la souveraineté et la capacité de production de nos élevages aviaires en dépit de la grippe. Le 17 avril dernier, mon ministère a lancé un appel d’offres pour la commande de 80 millions de vaccins, afin de déployer cette vaccination. Trois firmes y ont répondu : Boehringer Ingelheim, Ceva Santé animale et Zoetis. Seules les offres de Boehringer Ingelheim ont été jugées recevables.

Notez d’abord qu’il ne restait plus que deux offres. Ensuite, rappelez-vous qu’il s’agit d’un marché public : les offres sont analysées tant du point de vue du prix proposé que de la qualité de la prestation. À l’issue des analyses, il se trouve que Boehringer Ingelheim était le mieux placé.

L’État prenant en charge 85 % du coût de la campagne de vaccination, il n’était pas illogique que cet élément soit un critère de choix.

Par ailleurs, il ne s’agit pas de remettre en cause la qualité du vaccin produit par Ceva Santé animale. La question qui se posait était celle de la disponibilité. Conformément à l’engagement que j’avais pris, je souhaitais qu’un laboratoire puisse démarrer la vaccination dès le début du mois d’octobre. Reconnaissons que nous avons été au rendez-vous de la qualité et de l’échéance voulue ; c’est sur la base de ces éléments que la décision a été prise.

Par ailleurs, vous savez très bien que la plupart de ces laboratoires ne produisent pas en France, mais se contentent d’embouteiller les vaccins ; c’est le cas du laboratoire Ceva Santé animale. Il n’en demeure pas moins que je suis sensible, autant que vous, à la question de la présence de ce laboratoire sur le territoire, en particulier dans votre région.

Nous étions confrontés à une situation d’urgence au début du mois d’octobre. Désormais, la vaccination a pu se déployer. Je vous annonce d’ores et déjà qu’un nouvel appel d’offres sera lancé au cours du mois de décembre afin que l’ensemble des laboratoires concurrents puissent y participer – le laboratoire Ceva Santé animale y a, bien évidemment, toute sa place.

C’est bien dans cette logique-là que nous avons agi, dans l’intérêt des éleveurs et de notre souveraineté.

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