Intervention de Christine Bonfanti-Dossat

Réunion du 5 décembre 2023 à 9h30
Questions orales — Dérogation annuelle des néonicotinoïdes

Photo de Christine Bonfanti-DossatChristine Bonfanti-Dossat :

Depuis 2018, les néonicotinoïdes sont interdits en France et en Europe au titre de la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. Si, sur le papier, nous pouvons nous réjouir de formuler une telle ambition, nous sommes bien souvent rattrapés par la réalité. Et celle-ci est beaucoup plus cruelle qu’on l’imagine parfois.

Depuis cette interdiction brutale, qui n’est assortie d’aucun régime dérogatoire, nos agriculteurs sont dans l’impasse et souffrent du manque de solutions alternatives efficaces et pérennes. En effet, l’apparition et la recrudescence de certaines espèces d’insectes, comme la cicadelle, porteuse de virus, compromettent désormais les productions.

Si on parlait jadis presque exclusivement de la vigne, on constate maintenant des dégâts dans de nombreux fruits, y compris dans les céréales. Mon département du Lot-et-Garonne, premier producteur de polycultures, est presque arrivé à un point de non-retour, ce qui met à mal un pan de l’économie locale.

Monsieur le ministre, vous connaissez, comme moi, nos agriculteurs ; vous savez qu’ils sont raisonnables et raisonnés et qu’ils ne cessent d’améliorer leurs techniques pour préserver l’environnement. C’est la raison pour laquelle ils vous demandent une dérogation mesurée pour une application provisoire de certains néonicotinoïdes au début du printemps. Au fond, il me semblerait sans doute plus judicieux d’utiliser chaque semaine des produits phytopharmaceutiques de biocontrôle.

Ne pourrait-on pas trouver une voie plus juste, un compromis durable, qui consisterait à appliquer chaque année un régime dérogatoire raisonnable des néonicotinoïdes ?

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