Intervention de Solanges NADILLE

Réunion du 5 décembre 2023 à 9h30
Questions orales — Cabris en divagation

Photo de Solanges NADILLESolanges NADILLE :

Les territoires ultramarins ont une responsabilité importante dans la conservation de la biodiversité nationale, puisqu’ils abritent plus de 80 % des espèces animales répertoriées en France.

Ces territoires sont confrontés à des problématiques spécifiques, souvent différentes des celles vécues dans l’Hexagone, notamment en raison de la très forte sensibilité de la faune et la flore insulaires aux espèces introduites par l’homme.

Depuis plusieurs années, la France s’est dotée d’une réglementation qui, bien qu’insuffisante, permet de commencer à combattre le fléau des espèces exotiques envahissantes. On peut citer, notamment, la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, qui a interdit l’introduction de certaines espèces exotiques.

Malheureusement, ce texte et les dispositions réglementaires qui en découlent continuent d’ignorer une menace majeure pour la biodiversité des départements ultramarins insulaires : la divagation d’animaux domestiques dans les espaces naturels.

La gestion des animaux divagants est une compétence dévolue au maire dans le cadre de ses missions de maintien de l’ordre, de la sécurité, de la tranquillité et de la salubrité publics. Elle est encadrée par des articles du code rural et de la pêche maritime qui ne prévoient pas de motifs liés à la préservation de l’environnement. La mise en application de ces textes est rendue par ailleurs extrêmement délicate, voire impossible par l’insularité et la très forte naturalité de certains milieux ultramarins.

Cet état de fait laisse des joyaux naturels, comme l’archipel des Saintes, la montagne Pelée, le parc national de l’île de La Réunion, et bien d’autres encore à la merci des caprins, volailles, chats et porcs ensauvagés, tandis que les communes, les EPCI et les gestionnaires d’espaces naturels manquent de moyens pour assumer la gestion des espèces envahissantes et la préservation du patrimoine naturel.

Quelles solutions proposez-vous pour assurer la gestion des animaux domestiques divagants et ensauvagés dans les espaces naturels et ainsi éviter de voir des sites d’intérêt écologique de niveau mondial se transformer en vulgaires basses-cours ?

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