Intervention de Colombe BROSSEL

Réunion du 5 décembre 2023 à 9h30
Questions orales — Situation de l'hébergement d'urgence à paris

Photo de Colombe BROSSELColombe BROSSEL :

Il est temps d’agir. Le Gouvernement ne peut pas continuer à s’enfermer dans le déni et considérer que le nombre de places d’hébergement d’urgence est suffisant pour accueillir et mettre à l’abri l’ensemble des personnes qui sont aujourd’hui à la rue.

Ma question concerne le cas de Paris, mais le sujet est national. Il y a quelques jours, d’ailleurs, un collectif de maires vous alertait sur la situation d’enfants qui dorment à la rue dans d’autres villes de France.

À Paris, le 22 novembre dernier, 1 377 personnes n’ont pas trouvé d’hébergement après avoir contacté le 115. Parmi ces 1 377 personnes, 1 033 étaient en famille. Ce sont ainsi 504 enfants qui n’ont pu être hébergés et qui ont été laissés à la rue.

Face à ces chiffres, le Gouvernement ne peut pas rester inactif et prétendre que le nombre de places d’hébergement d’urgence est suffisant.

La pénurie de places est telle que le 115 a dû mettre en place des critères de priorité permettant d’accorder un hébergement d’urgence à celles et ceux qui finissent par arriver à le joindre.

Tenez-vous bien : sont aujourd’hui considérées comme prioritaires les femmes enceintes de plus de sept mois et les familles avec des enfants de moins de 3 mois.

Cela signifie qu’une femme enceinte de six mois n’est pas prioritaire pour un hébergement d’urgence et peut rester à la rue.

Cela signifie qu’une famille avec un enfant de 3 mois et un jour peut passer la nuit sur les trottoirs de Paris…

Si ces critères de priorité ont été instaurés, c’est bien parce qu’il n’y a pas suffisamment de places d’hébergement d’urgence.

Ces familles, nous les connaissons, notamment parce qu’un grand nombre d’enfants sont scolarisés dans les écoles parisiennes.

Aujourd’hui, les communautés éducatives s’organisent. Les parents d’élèves, à tour de rôle, accueillent les copains de leurs enfants pour qu’ils dorment au chaud. Les directeurs et directrices d’école ouvrent leurs classes, afin que les enfants ne dorment pas dehors et qu’ils puissent vivre une scolarité normale. Les maires d’arrondissement ouvrent leurs mairies ou réquisitionnent des bâtiments vacants.

À l’occasion de la discussion du projet de loi de finances, nous vous avons proposé de créer 10 000 places supplémentaires dédiées à l’hébergement d’urgence. Cette demande a été balayée par le Gouvernement qui estime que ces créations ne « régleront rien ».

Entendez l’urgence et ouvrez enfin ces 10 000 places d’hébergement supplémentaires, qui sont une nécessité.

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