Madame la sénatrice Brossel, personne n’est indifférent à la situation de ces femmes, de ces enfants et de l’ensemble des personnes qui dorment dans la rue.
Depuis 2017, la mobilisation publique pour répondre aux situations de grande précarité des personnes à la rue s’est traduite tant par le déploiement du plan Logement d’abord, dont les résultats commencent à être visibles, que par le renforcement des capacités d’hébergement pour répondre aux situations d’urgence. Cependant, les besoins persistent, comme vous l’avez rappelé.
Concernant les acteurs de la veille sociale, je tiens à rappeler qu’ils jouent un rôle clé dans la politique de lutte contre le sans-abrisme.
Les services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO) occupent ainsi une place centrale dans la régulation du dispositif d’hébergement et du logement adapté. Étant donné les fortes attentes de l’État auprès de ces services pour la mise en œuvre de la stratégie du Logement d’abord et la pression assumée par leurs services – notamment les professionnels en charge de l’allocation des places –, les moyens humains des SIAO et de leurs partenaires de la veille sociale seront renforcés par la création de 500 équivalents temps plein (ETP). En effet, pour accompagner les plus précaires, il faut des moyens financiers, mais aussi des hommes et des femmes.
Concernant le dispositif d’hébergement, l’État a assuré un développement continu des places d’hébergement depuis 2017.
En Île-de-France, ce sont 120 000 personnes qui sont hébergées chaque soir par l’État au titre du dispositif national d’asile et de l’hébergement généraliste, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Le parc d’hébergement parisien compte en tout près de 47 000 places d’hébergement et représente, pour 2023, un budget de 500 millions d’euros.
Au regard du nombre important de demandes de mise à l’abri et de la précarité persistante dans lesquelles vivent beaucoup de ces familles, Patrice Vergriete a annoncé le maintien du parc d’hébergement généraliste à un niveau élevé en 2024, avec 203 000 places en moyenne sur l’année.
Le projet de loi de finances 2024 prévoit l’ouverture de 2, 93 milliards d’euros de crédits de paiement pour le programme 177 « Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables ». Pour 2024, la dotation consacrée à l’hébergement d’urgence est ainsi en hausse de 23 millions d’euros par rapport à la loi de finances 2023.