Au travers de cet amendement, nous insistons sur l’insuffisance des moyens consacrés à Pôle emploi dans ce projet de loi de finances.
Le service public de l’emploi, tel que nous le connaissons, souffre de nombreuses lacunes. Celles-ci se répercutent sur la qualité de l’accompagnement des demandeurs d’emploi, notamment les plus fragiles et les plus précaires.
Très concrètement, cela se traduit par une insuffisance du temps consacré aux personnes concernées par les conseillers et par des situations de blocage administratif conduisant à une radiation du demandeur d’emploi, voire à son renoncement à rechercher un emploi.
La cause de ces maux réside principalement dans le manque de moyens accordés au service public de l’emploi, qui est patent dans le présent projet de loi de finances. Je le rappelle, Pôle emploi compte près de 900 agences de proximité et points relais dans toute la France. Si on accorde 300 équivalents temps plein supplémentaires, cela ne fait pas beaucoup d’agents pour chacun d’entre eux – je vous laisse faire le calcul.
La création de France Travail ne doit pas être uniquement un outil de communication censé illustrer l’action du Gouvernement dans le domaine. Cet établissement doit disposer des moyens nécessaires pour fonctionner de manière optimale et, ainsi, délivrer un accompagnement de qualité à tous les demandeurs d’emploi.
Sans une augmentation ambitieuse de ses moyens, France Travail ne pourra pas relever les défis qui se présentent, et, par conséquent, sa création sera purement anecdotique.
Comme je l’ai indiqué lors de la discussion générale, et cela a aussi été rappelé par mes collègues, effectuer un prélèvement complémentaire sur les recettes de l’Unédic serait irresponsable, car cela fragiliserait considérablement l’organisation économique de cette structure.
En outre – vous oubliez de le préciser, monsieur le ministre –, ce prélèvement devrait faire l’objet d’une négociation avec les partenaires sociaux, parce qu’il s’agit là aussi d’une instance paritaire.