Nous ne sommes pas encore en 2024, mais notre pays a déjà remporté la médaille d’or des réformes antisociales !
Aujourd’hui, on s’attaque aux contrats parcours emploi compétences. Vous nous proposez, dans cette nouvelle édition du projet de loi de finances et de ses 49.3, de réduire de près de 15 000 le nombre de contrats PEC financés par l’État, soit l’équivalent de la quasi-totalité de ce type d’emplois pour le seul département de La Réunion.
Quel message souhaitez-vous envoyer, monsieur le ministre ? Pour les chômeurs, est-ce : « Nous allons contraindre vos droits à la solidarité nationale si vous ne travaillez pas, mais nous réduisons parallèlement le nombre d’emplois financés par l’État » ? Pour les seniors, est-ce : « Vous devrez attendre au moins deux ans de plus pour prendre votre retraite, mais, encore une fois, nous réduisons le nombre d’emplois auxquels vous avez accès, si vous êtes au chômage » ?
Cet amendement de repli est déposé avec regret. Monsieur le ministre, si vous n’avez pas accordé à l’ensemble du pays le droit au maintien du financement des contrats PEC qui étaient déjà en place l’année dernière, accordez-le, à tout le moins, aux territoires d’outre-mer qui en dépendent.
À La Réunion, qui représente, à elle seule, 25 % des contrats PEC au niveau national, le taux de chômage dépasse les 18 %. Le chômage des jeunes y est deux fois et demie plus élevé qu’en Hexagone. Aussi ces contrats PEC représentent-ils une chance certaine d’insertion dans la vie active pour nombre d’entre eux.
Monsieur le ministre, nous savons que ces contrats sont précaires, mais c’est toujours mieux que le grand vide ou le grand rien que vous nous proposez.
Les collectivités en ont besoin, les associations en ont besoin, les Ultramarins les plus éloignés de l’emploi en ont besoin. Retrouvez la raison !