Cet amendement vise à financer l’ouverture de nouvelles haltes soins addictions (HSA), des espaces de consommation supervisée contribuant à la disparition des scènes ouvertes d’usage de drogues dans le cadre de la politique de réduction des risques.
À ce jour, seules deux HSA existent en France – l’une à Paris, l’autre à Strasbourg –, alors que notre pays compte 67, 2 millions d’habitants. Bientôt, une nouvelle HSA sera créée à Marseille ; j’en profite pour saluer la ténacité de l’adjointe au maire chargée de ces sujets, Michèle Rubirola.
À titre de comparaison, la Suisse compte aujourd’hui une quinzaine d’espaces pour 8, 6 millions d’habitants ; l’Allemagne, vingt-cinq espaces pour 82, 3 millions d’habitants. À l’échelle d’une ville, Copenhague, au Danemark, compte trois espaces pour 600 000 habitants, quand Paris compte un seul espace pour 2, 2 millions d’habitants.
Je ne veux pas vous accabler de chiffres, mais le résultat est là : nous avons à Paris la plus grande scène ouverte d’Europe pour l’usage de drogues, et nous n’avons jamais réussi à l’éradiquer. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’on ne met pas les moyens en place, notamment les HSA, qui permettent l’accueil des personnes dans un espace de soins.
Madame la ministre, lorsque je vous ai interrogée il y a quelques semaines, dans cet hémicycle, au sujet du retard pris par notre pays quant à l’ouverture de HSA, vous m’avez répondu que vous examineriez avec intérêt les projets dès lors que vous en seriez saisie par les autorités régionales. Vous voyez bien que c’est insuffisant. Le Gouvernement doit avoir une politique proactive pour que nous puissions rattraper notre retard.