Intervention de Isabelle Briquet

Réunion du 7 décembre 2023 à 14h30
Loi de finances pour 2024 — État b

Photo de Isabelle BriquetIsabelle Briquet :

La droite tient au respect des traditions. Et s'il en est une qu'elle n'abandonnerait pour rien au monde, c'est bien celle qui la conduit à accuser la fonction publique d'être budgétivore. Avec sa proposition de sabrer 10 000 postes dans la fonction publique, le rapporteur général ne fait pas exception à la règle. Nous y serons farouchement opposés !

En France, un peu plus d'un employé sur cinq – 21 % précisément – travaille dans la fonction publique. Si ce chiffre est supérieur à la moyenne des pays européens de l'OCDE, qui se situe à 19 %, notre pays est loin d'être celui qui compte le plus d'agents publics en proportion de l'emploi total. En Norvège, près d'un salarié sur trois, soit 31 %, est employé dans le secteur public. Le ratio est de plus d'un salarié sur quatre en Suède, soit 29 %, et au Danemark de 28 %.

Plutôt que de réduire aveuglément le nombre de fonctionnaires, le débat devrait se concentrer sur l'amélioration de l'action publique, les modes de recrutement, la rémunération et la gestion des carrières du secteur public.

Se focaliser ainsi sur les chiffres sans mettre en face les missions d'intérêt général que l'on assigne aux fonctionnaires appauvrit le débat. Surtout, je note que vous ne précisez pas quels secteurs seront affectés par ces suppressions de postes.

Le coût politique du discours selon lequel il faudrait moins de professeurs, de juges ou de policiers serait beaucoup trop élevé aujourd'hui. Affirmer « moins de fonctionnaires, c'est mieux » est non seulement réducteur, mais dangereux. Il s'agit non pas de quantité, mais d'efficacité et d'adéquation aux besoins réels de la société.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion