Il s'agit d'un sujet très important, et je vous remercie de votre mobilisation collective et de votre intérêt pour quatre-vingt-douze Smac, réparties sur l'ensemble du territoire, mesdames, messieurs les sénateurs.
Elles permettent de soutenir toutes les diversités esthétiques de la musique, de toutes les musiques, aussi bien des pratiques amateurs que professionnelles.
Elles soutiennent près de 11 000 artistes ou groupes par saison. Elles assurent la vitalité musicale d'un certain nombre de territoires, y compris ruraux.
Ce modèle est aujourd'hui fragilisé, pour des raisons conjoncturelles – je ne reviendrai pas sur les différentes crises, comme l'inflation, qui touche toutes les structures du secteur de la culture –, mais également structurelles.
Selon les recettes propres des Smac, les difficultés ne sont pas les mêmes. Certaines ont un taux élevé de recettes propres – je pense à la Smac Le Brise Glace à Annecy –, tandis que d'autres ont un taux très bas, à l'instar de la Smac Le Moloco à Audincourt, et je pourrais vous citer plein d'autres exemples.
C'est très difficile d'avoir une approche uniforme et de dire qu'il faudrait un plancher commun pour toutes. Elles n'ont pas les mêmes jauges, ni les mêmes histoires ni les mêmes réalités !
Partant de ce principe, il m'est vraiment difficile de suivre votre proposition de répondre à ces situations de façon uniforme.
J'ai demandé à chacun de nos Drac de me faire remonter de façon très précise les chiffres. Voilà déjà plusieurs semaines que je me penche sur la situation très fragile des Smac, qui me préoccupe. Selon les chiffres qui m'ont été remontés, le besoin global de financement se situerait plutôt entre 3 millions d'euros et 4 millions d'euros.
J'ajoute qu'elles peuvent aussi compter sur les aides du CNM. D'ailleurs, avant la création du CNM, à l'époque du Centre national de la chanson, des variétés et du jazz, les aides aux salles en général se sont élevées à environ 2 millions d'euros. Depuis lors, nous les avons augmentées à 6 millions d'euros. Or, depuis la création du CNM, près de 80 % de ces aides sont versées aux Smac. Ce complément, extrêmement important, n'existait pas pour nos Smac avant la crise sanitaire ni avant la création du CNM ; il faut l'avoir en tête !
D'ailleurs, le CNM peut également verser des aides à l'équipement, auxquelles les Smac sont éligibles.
De plus, nous lançons le chantier Mieux produire, mieux diffuser, qui permet à certaines Smac d'être davantage insérées dans des réseaux de coopération et de coproduction. Il sera aussi possible de les soutenir via ce plan.
C'est pourquoi un « rebasage » commun à l'ensemble des Smac, comme vous le préconisez, nous semble compliqué. De plus, les montants que j'ai lus dans vos amendements, vont bien au-delà de nos estimations des besoins des Smac.
Par conséquent, j'émets un avis défavorable sur tous les amendements en discussion commune, à l'exception de l'amendement n° II-151, sur lequel je m'en remets à la sagesse du Sénat.