Madame la présidente, madame la ministre, en trois minutes, je vais être allusif : TV5 Monde et France Medias Monde méritent mieux !
France Medias Monde obtient 300 millions d'euros, et TV5 Monde 80 millions d'euros. L'augmentation affichée d'environ 5 % ne correspond même pas à l'inflation, sans parler des pertes liées aux éléments fiscaux issus de la disparition de la contribution à l'audiovisuel public.
Or l'audiovisuel public extérieur est un élément fort dans la guerre informationnelle qui se déroule maintenant partout dans le monde. Face aux réseaux chinois, russes ou autres, nous sommes extrêmement faibles.
Les personnels de France Medias Monde font des efforts importants. Ils sont en général de qualité, tout comme l'information qu'ils dispensent.
Mais, face aux mammouths chinois, russes ou autres, qui disposent de moyens financiers colossaux, nous n'y arrivons pas.
Je le dis tout à fait tranquillement, nous avons un autre problème, madame la ministre : pour le moment, nous ne savons pas quelle réforme vous envisagez sur le financement de l'audiovisuel extérieur. Pour que celui-ci ne relève plus d'une contribution budgétaire, il faudrait en effet, comme cela a été indiqué, réformer la Lolf.
Or, partout dans le monde, les journalistes de France Médias Monde et de TV5 Monde ont beau indiquer qu'ils remplissent une mission de service public, ils sont accusés d'être des représentants de l'État. Le jour où les crédits qui sont alloués à ces groupes ne seront plus que des dotations budgétaires, ces médias seront des télévisions d'État, ce qui mettra nos journalistes en difficulté partout dans le monde.
C'est pourquoi les responsables de France Médias Monde comme de TV 5 Monde insistent sur l'indépendance de leurs chaînes et sur la nécessité de trouver une solution financière assurant leur indépendance.
C'est, en quelque sorte, la quadrature du cercle, madame la ministre.