Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, les industries culturelles se seront sorties avec brio d'une crise pandémique qui les menaçait pourtant directement.
Grâce au fort soutien des pouvoirs publics, l'édition, la vidéo et le jeu vidéo sont finalement sortis et renforcés de la crise dès 2022. Avec un chiffre d'affaires global de 14, 2 milliards d'euros, en progression de 3, 6 %, ces industries ont montré leur résilience et leur capacité d'adaptation à notre époque.
Le budget que nous examinons comprend également, pour plus des deux tiers, les crédits alloués à la Bibliothèque nationale de France (BNF), navire amiral de notre politique culturelle et patrimoniale.
La BNF poursuit sa gestion rigoureuse, même si elle est, comme beaucoup d'établissements publics, mise en danger par les conséquences de l'inflation, notamment de l'énergie, et par les mesures catégorielles dans la fonction publique.
Cela ne l'empêche pas d'afficher ses ambitions, avec le nouveau site de stockage et le centre de conservation de la presse devant voir le jour à Amiens à l'horizon 2029.
Je dois également mentionner les suites plus que positives du combat mené depuis 2015 par notre collègue Sylvie Robert en faveur de l'extension des horaires d'ouverture des bibliothèques. Grâce à elle, entre 2016 et 2024, près de 80 millions d'euros auront été consacrés à cette question. Quelque 589 établissements ont pu en profiter pour étendre leurs horaires, à raison d'une ouverture supplémentaire moyenne de neuf heures trente par semaine, au-delà de la cible initialement fixée.
Il convient de saluer le succès d'une politique publique menée avec constance dont nos concitoyens bénéficient directement et concrètement.
Le grand dossier de cette année est celui du financement du CNM.
Créé en 2019, puis auréolé de son excellente gestion des aides durant la crise, le CNM n'a pourtant toujours pas de budget pour 2024, ce qui menace directement ses programmes d'aide à la création et, partant, le renouvellement des talents dans notre pays.
Le Gouvernement a cherché un accord avec les plateformes pour des contributions volontaires d'un montant suffisant, mais il semble que nous soyons encore loin du compte.
Je me félicite donc du volontarisme de tous les groupes du Sénat, qui ont très largement adopté, lors de l'examen de la première partie de ce projet de loi de finances, l'article 5 vicies A créant une taxe dite streaming. Cette taxe, dont le produit sera affecté au CNM, est assise de manière équilibrée sur les écoutes en ligne financées par un abonnement ou par la publicité.
Par ce vote, mes chers collègues, nous prolongeons de manière cohérente le vote qui, en 2019 et sur l'initiative de Jean-Raymond Hugonet, avait permis la création du centre.
Je souhaite maintenant que le Gouvernement aille au bout de la démarche et retienne cet article dans le texte final de la loi de finances pour 2024.