Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, cette mission contribue de manière significative à la vitalité de notre secteur culturel et médiatique. Les chiffres présentés démontrent un engagement financier important, en augmentation notable par rapport à l'année précédente. Ils témoignent d'une volonté de soutenir et de renforcer l'écosystème des médias, du livre et des industries culturelles dans un contexte de transition numérique et écologique.
Concernant le programme 180 « Presse et médias », nous saluons les efforts déployés en 2023 dans le cadre du plan de soutien à la filière presse. En 2024, nous continuerons sur cette lancée en maintenant un niveau d'aides directes quasi stable, tout en évaluant les actions entreprises pour garantir la continuité de la distribution de la presse dans l'ensemble du territoire. La modernisation et l'investissement dans la filière restent des priorités, comme le montre l'augmentation du budget du fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP).
Le soutien à l'Agence France Presse est également conforté grâce à une augmentation des crédits dans le cadre du nouveau contrat d'objectifs et de moyens 2024-2028. Cette mesure vise à renforcer le rôle de l'AFP dans le paysage médiatique, notamment après l'accord ambitieux conclu avec un géant du numérique en 2021.
En ce qui concerne le programme 334 « Livre et industries culturelles », nous notons une augmentation significative des crédits alloués à la politique du livre. Cette hausse soutient diverses initiatives, allant de la reconquête des publics par les bibliothèques jusqu'à la modernisation de l'édition des livres numériques accessibles aux personnes en situation de handicap.
Nous saluons également l'attention portée à la présence du livre français à l'international, ainsi que la mise en œuvre de la loi visant à conforter l'économie du livre et à renforcer l'équité et la confiance entre ses acteurs.
J'en viens au compte spécial « Avances à l'audiovisuel public ». Nous saluons l'augmentation substantielle de la dotation, conformément à la trajectoire pluriannuelle de l'audiovisuel public pour la période 2024-2028.
Le remplacement de la contribution à l'audiovisuel public par l'affectation d'une part du produit de la TVA a suscité des craintes légitimes dans nos rangs. La question du financement de l'audiovisuel public après 2025 est réelle et très importante.
Dans un amendement, notre collègue et rapporteur spécial Jean-Raymond Hugonet, fin connaisseur du sujet, propose de diminuer de près de 210 millions d'euros les crédits alloués à l'audiovisuel public. Compte tenu du contexte, nous ne pensons pas qu'une diminution des crédits à court terme serait opportune.
Les entreprises de l'audiovisuel public ont besoin de cet argent pour mener à bien leurs missions, au moment où elles connaissent des surcoûts liés à l'inflation, et pour compenser les effets fiscaux que produit la suppression de la contribution à l'audiovisuel public (CAP).
Bien évidemment, il est important de poursuivre ce débat sur le financement de l'audiovisuel public. Toutefois, j'aimerais conclure en vous faisant part du constat optimiste qui figure dans le rapport d'information sur l'avenir de l'audiovisuel public, publié par la commission de la culture de l'Assemblée nationale, au printemps dernier.
Ce constat, c'est celui de la bonne santé des médias publics et de l'adhésion des Français à leur audiovisuel public, et ce malgré le bouleversement du paysage audiovisuel. En effet, près de 70 % des Français estiment que le service public de l'audiovisuel fonctionne bien, contre, par exemple, 55 % s'agissant des transports publics.