Je ne voterai pas l'amendement du rapporteur spécial Jean-Raymond Hugonet, même si je comprends ses préoccupations.
La première est la zone d'incertitude dans laquelle est plongé l'audiovisuel public du fait de la fragilité de la ressource qui lui a été attribuée par la réforme de 2022. À l'époque, je n'avais pas voté cette réforme, précisément parce qu'il demeurait trop d'inconnues.
La seconde préoccupation, que je partage entièrement, est la nécessité de réaliser des réformes structurelles pour l'audiovisuel public, dont une que nous avons portée ensemble voilà à peine quelques semaines.
Autant j'entends ces inquiétudes, autant je ne comprends pas la conclusion à laquelle le rapporteur spécial arrive lorsqu'il explique qu'en raison des zones d'ombre et de cette absence de réformes structurelles, il faut diminuer les ressources de l'audiovisuel public. Le lien ne m'apparaît pas clairement.
Je ne vois pas la finalité de pénaliser l'audiovisuel public de décisions qui ne sont pas prises par le Gouvernement. Ainsi, nous le fragiliserions. Tout à l'heure, j'entendais le sénateur Karoutchi exprimer avec beaucoup de conviction, comme il sait le faire, que le groupe France Médias Monde nécessitait d'être soutenu, parce qu'il avait toujours été un peu le parent pauvre du financement. Si nous votions l'amendement de la commission, ce groupe se verrait retirer à peu près 15 millions d'euros de recettes !
À mon sens, la conclusion qui est tirée au travers de cet amendement présente des biais et pénaliserait fortement l'audiovisuel public. C'est la raison pour laquelle je ne peux pas soutenir cet amendement.