Comme l'ont brillamment expliqué mes collègues Mathilde Ollivier et Hélène Conway-Mouret, le budget que vous proposez pour les bourses scolaires, madame la ministre, correspond en fait aux montants qui ont été dépensés cette année : il y a eu un dégel de crédits et la soulte a été complètement utilisée. Le Gouvernement a ainsi été amené à porter la CPS de 2 % à 7 %, preuve, s'il en était besoin, que les crédits prévus n'étaient pas suffisants…
Nous, les quatre sénateurs de gauche des Français de l'étranger, nous vous avons d'ailleurs écrit, madame la ministre, pour demander la mise en place d'un groupe de travail spécifique sur les bourses scolaires. Celui-ci serait composé de représentants des syndicats, des parents d'élèves, des associations d'utilité publique, ainsi que des élus consulaires ou de l'Assemblée des Français de l'étranger. Il aurait vocation à mettre à plat la question des bourses scolaires.
Vous avez l'ambition de doubler le nombre d'élèves. Mais dès lors que vous n'augmentez pas dans la même mesure l'argent public, la mixité sociale diminuera mécaniquement, et nos établissements accueilleront proportionnellement moins de boursiers.
Il s'agit d'un problème politique. Doubler le nombre d'élèves sans augmenter l'enveloppe des bourses scolaires diminuera automatiquement l'aide pour nos ressortissants. Finalement, il y va de notre modèle d'éducation : sa force, à l'étranger, est justement de permettre aux personnes les plus démunies d'accéder à nos établissements d'enseignement. Voilà ce à quoi vous risquez de mettre fin.
Aussi, pourriez-vous vous engager, madame la ministre, à mettre en place le groupe de travail dont nous vous demandons la création ?