Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous le savons tous, notre agriculture fait face à de nombreux défis, qui sont chaque jour plus prégnants : dérèglement du climat, effondrement de la biodiversité, revenu agricole, mal-être des agriculteurs, concurrence déloyale conduisant à des importations, renouvellement des générations, attentes sociétales en matière de bien-être animal et de qualité de l'alimentation.
Devant ces enjeux, ce budget reste malheureusement largement insuffisant sur de nombreux plans.
S'agissant de l'installation-transmission, le flou total règne sur la mise en œuvre du fonds Entrepreneurs du vivant. En parallèle, le Gouvernement choisit d'abaisser l'aide complémentaire au revenu pour les jeunes agriculteurs et refuse d'abonder les financements du programme d'accompagnement à l'installation-transmission en agriculture (AITA). On se retrouve avec des promesses incertaines de financements nouveaux et un refus de soutenir des actions à l'efficacité avérée.
Sur le volet mal-être agricole, nous saluons le renforcement du crédit d'impôt pour remplacement, que nous défendons depuis plusieurs années, mais il nous faut aller plus loin : le reste à charge est encore trop élevé pour en garantir l'accès à tous les agriculteurs.
Nous considérons également que ce PLF peut contribuer à aggraver les risques psychosociaux, avec des dispositifs misant sur le « toujours plus » d'investissements : les liens sont connus entre suréquipement, agrandissement, endettement et fragilité des exploitations, dans un contexte de crises et d'aléas croissants.
Sur la transition agroécologique, la création d'une action « Planification écologique » envoie un signal positif. Cependant, ce budget est problématique à plusieurs égards.
Tout d'abord, comme la commission l'a souligné, il est souvent impossible de comprendre comment ces lignes seront affectées. Ces nouveaux budgets aux contours flous, dont on peut douter de l'efficacité future, sont abondés de centaines de millions d'euros, et ce alors que des outils essentiels de la transition qui ont fait leurs preuves sont sous-financés malgré des alertes venant de tous les bords politiques.
Sans surprise, je commencerai ici par les mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec). Nous ne pouvons pas comprendre la réaction du Gouvernement qui, face à une augmentation du nombre d'agriculteurs volontaires pour entrer dans le dispositif – c'est très positif ! –, refuse de s'engager clairement pour abonder l'enveloppe prévue à hauteur de cet élan.
Nous pensons aussi, bien sûr, à l'agriculture biologique. Que ce soit pour les mesures d'urgence, la communication ou l'écorégime, les financements prévus sont insuffisants pour soutenir ce modèle agricole, pourtant le plus à même de répondre aux enjeux de transition.