Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, la mission abordée cet après-midi, « Agriculture, alimentation, forêt, affaires rurales », me tient particulièrement à cœur, moi qui suis issu d'un territoire rural, un territoire d'élevage et de bocage, que vous connaissez, monsieur le ministre : l'Avesnois. J'y rencontre chaque jour nos producteurs, qui œuvrent pour une agriculture raisonnée et respectueuse de l'environnement.
La France, grande puissance agricole, a occupé le rang de deuxième exportateur mondial jusqu'en 1995, mais elle perd progressivement sa place et son leadership historique.
Néanmoins, malgré la conjoncture, nos agriculteurs continuent d'œuvrer pour notre souveraineté alimentaire, tout en faisant une réalité de la transition énergétique et de la sécurité sanitaire et en respectant nos engagements européens. Plus que jamais, ils ont besoin de soutien et de compréhension.
J'observe donc avec une bienveillance certaine ces 1, 25 milliard d'euros supplémentaires que vous proposez de déployer pour soutenir l'agriculture de demain : 250 millions d'euros débloqués pour le renouvellement forestier, à l'heure où nos massifs sont confrontés à différents périls et sont dans une situation préoccupante, comme l'a souligné le rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques, Franck Menonville ; 110 millions d'euros pour les haies, gardiennes naturelles de la biodiversité, remparts contre l'érosion des sols et les inondations, et ressources supplémentaires pour nos agriculteurs, avec les chaudières bois-énergie ; 250 millions d'euros consacrés à la recherche de solutions alternatives aux produits phytosanitaires.
Pour autant, ces engagements ne doivent pas faire oublier l'importance du soutien pratique à l'agriculture, qui doit continuer d'être au cœur de ce budget.
La montée en puissance du dispositif universel de couverture des risques, issu de la réforme de l'assurance récolte, va dans le bon sens, avec près de 275 millions d'euros débloqués dans le cadre du fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA).
Mais, car il y a un « mais », j'ai eu l'occasion d'exprimer mes vives inquiétudes concernant l'avenir de la filière bio : prix du lait, de la viande, des fruits et légumes, et j'en passe. Face au risque de déclassement des exploitations bio, il nous faut mener une grande réflexion sur la concurrence des labels, sur les signes de qualité et de l'origine, ainsi que sur l'éducation à l'alimentation.