Intervention de Vincent LOUAULT

Réunion du 8 décembre 2023 à 9h30
Loi de finances pour 2024 — Action extérieure de l'état

Photo de Vincent LOUAULTVincent LOUAULT :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, l'agression russe n'est pas terminée et la guerre ravage toujours l'Ukraine. Les perspectives de paix sont difficiles à entrevoir. L'Europe n'est pas la seule région du monde à être le théâtre de conflits armés.

Une semaine avant l'attaque du Hamas, le conseiller à la sécurité de Joe Biden déclarait que le Moyen-Orient était plus apaisé qu'au cours des deux décennies précédentes. Les événements ne lui ont pas, hélas ! donné raison. Là aussi, la paix semble s'éloigner.

Le Sahel a connu une succession de coups d'État, appuyés par la Russie, qui font craindre le pire pour la sécurité de la région.

En Asie, les États-Unis restent déterminés à contenir les velléités d'expansion chinoises, notamment autour de Taïwan. À cela s'ajoutent les tirs de missiles et les lancements de satellites de la Corée du Nord, qui continuent de perturber la zone. Le risque d'embrasement de la région est élevé.

Tout cela nous conduit à nous interroger : le regain de tensions et la course aux armements sont-ils les corollaires d'un monde multipolaire ? Si nous voulons éviter le « piège de Thucydide », le piège des postures agressives, de l'escalade et des catastrophes, il est indispensable de renforcer nos capacités de dialogue et de négociation.

Nous nous félicitons donc que le Gouvernement ait consenti cette année une hausse significative du budget consacré à l'action extérieure de l'État.

Cette hausse sera notamment employée à sécuriser nos emprises dans un monde plus instable. Nous le devons aux femmes et aux hommes qui portent la voix de la France dans les régions les plus reculées et les plus dangereuses du monde.

Depuis la réforme de la fonction publique, notre diplomatie était plongée dans l'incertitude. Les États généraux de la diplomatie qui se sont achevés au début de cette année ont permis de tracer des lignes claires.

La diplomatie est une force dans laquelle nous devons investir. Elle nous permet bien entendu de peser sur les conflits en cours, mais également d'empêcher leur déclenchement.

Au-delà de la gestion des crises, nous souhaitons que la diplomatie mette davantage en valeur l'action de la France.

Les opinions publiques de plusieurs pays du Sahel ont été la cible de campagnes de désinformation, savamment menées par la Russie, qui ont dégradé l'image de la France. La réalité de ces attaques ne doit pas nous faire oublier la nécessité de faire évoluer nos méthodes de communication. Nous devons entrer pleinement dans la modernité si nous ne voulons pas nous laisser distancer.

Mieux communiquer nous permettra aussi de mieux coopérer. La France se veut une puissance d'équilibre. Elle a pour cela besoin d'être intégrée au sein de réseaux d'alliances qui lui permettent de peser. Nos contributions à cet égard sont de véritables investissements.

Le développement de coopérations dans les domaines culturel et scientifique doit nous permettre non seulement d'entretenir nos compétences et notre attractivité en ces matières, mais aussi, plus largement, de faire rayonner la France, ses idées et ses valeurs.

L'enseignement du français est à cet égard fondamental. Il ne nous donne pas simplement une langue en partage. Il s'agit aussi d'un formidable vecteur de diffusion de notre mode de vie et de nos valeurs : la liberté, bien sûr, mais également l'égalité entre les femmes et les hommes ou encore le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Dans un monde multipolaire, la France doit pouvoir parler à tous et être capable de faire entendre sa voix.

Nous nous félicitons de la hausse du budget consacré à la diplomatie cette année, a fortiori parce que le Président de la République nous a assuré qu'elle se poursuivrait dans les années à venir.

Avec des effectifs renforcés et des moyens modernisés, notre diplomatie retrouve la place qui lui revient. Le groupe Les Indépendants – République et Territoires votera donc en faveur de l'adoption de ces crédits.

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