Jamais – je dis bien jamais –, le monde viticole n'aura connu une crise d'une telle ampleur et d'une telle intensité.
Dans certains de nos territoires – nombreux d'ailleurs –, cet événement dramatique pose la question de la survie même de la filière.
Les effets du changement climatique s'amplifient sur le vignoble français, dans le sud de la France tout particulièrement et plus rapidement qu'ailleurs. Ils nous imposent d'agir vite pour protéger les exploitations viticoles.
Monsieur le ministre, vous avez pu le mesurer à l'occasion de votre visite à Fitou, à l'automne dernier : en 2023, les épisodes de sécheresse et d'humidité, la grêle, le gel tardif ou encore les pluies excessives ont lourdement touché la filière. Ils ont mis à mal le moral des exploitants, qui cumulent les pertes de récoltes d'année en année.
Le changement climatique va plus vite que la capacité d'adaptation du secteur viticole.
Le système assurantiel que nous avons travaillé ensemble est une très belle avancée, mais il ne couvre pas tous les risques et aléas. Il y a encore des trous dans la raquette, monsieur le ministre, notamment en ce qui concerne l'assurance contre le mildiou ou les pertes de ceps sur pied.
Cette situation inédite, qui conjugue contraction des marchés et forte inflation, appelle à renforcer les moyens pour accompagner en urgence la résilience de nos exploitations.
À défaut, la viticulture française, filière d'excellence exportatrice, risque de perdre énormément d'exploitations et, surtout, des parts de marché à l'international.
Cet amendement, soutenu par notre groupe, par l'ensemble du groupe d'études Vigne et vin du Sénat, ainsi que par tous les syndicats professionnels du secteur, tend à la création d'un fonds d'urgence doté de 60 millions d'euros à destination des producteurs viticoles sinistrés.
Ce fonds sanitaire viticole serait mobilisable en cas d'événements climatiques exceptionnels.
Cette mesure conjoncturelle et de court terme doit nous permettre de continuer à travailler sur des solutions plus structurelles.