Madame la présidente, mesdames les ministres, mes chers collègues, nous sommes à l'aube d'un événement sportif majeur pour la France, les jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.
Cet événement, qui va mettre notre pays sous les feux de la rampe, se traduit par une évolution logique et significative des moyens mis en œuvre.
En effet, dans le projet de loi de finances pour 2024, les moyens alloués aux politiques sportives au sein des crédits de cette mission sont en nette augmentation, de 7, 3 %. C'est une véritable aubaine pour le sport français.
Reste que l'on peut se poser la question de l'héritage des Jeux dans le temps pour nos territoires. Si la construction d'infrastructures pour les jeux Olympiques est une bonne chose, il est essentiel que cet investissement se fasse ressentir sur le long terme et ne représente pas un poids pour les communes qui en hériteront.
Le rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale a d'ailleurs souligné la nécessité d'associer le Parlement à une évaluation approfondie des différentes mesures relatives à l'héritage des Jeux.
Cet événement, de portée internationale, devrait également permettre de mener des travaux de réhabilitation d'équipements sportifs ou d'en créer de nouveaux dans nos territoires.
Toutefois, alors que le Gouvernement demande aux élus locaux de se mobiliser dans le cadre de la grande cause nationale que sera en 2024 la promotion de l'activité physique et sportive, ceux-ci réclament un renforcement des moyens, qu'ils jugent insuffisants, consacrés au cofinancement d'infrastructures souvent vieillissantes et insuffisantes pour la pratique du sport, d'autant que la crise de l'énergie, corrélée à des infrastructures vétustes, pèse lourdement sur les finances des clubs sportifs.
Au-delà des moyens consacrés aux Jeux dans le budget pour 2024, d'autres mesures ont été mises en place, dans l'ambition de développer le sport pour tous et d'augmenter la pratique d'une activité sportive. Toutefois, dans la réalité, nous constatons que les inégalités persistent entre les hommes et les femmes, entre les territoires et entre les classes sociales. Il est essentiel de continuer à lutter contre ces inégalités, qui sont de véritables enjeux de politique publique.
Nous nous interrogeons également sur l'élargissement du dispositif des trente minutes d'activité sportive quotidienne à l'école. Cette mesure, qui vise à lutter contre le surpoids et l'obésité, est incompatible dans la pratique avec les programmes scolaires, souvent très chargés.
On note enfin que les maisons sport-santé bénéficieront d'une enveloppe enrichie de 2 millions d'euros. Si ces structures assument une mission essentielle – promouvoir l'activité physique et sportive comme facteur de santé et de bien-être –, elles se heurtent dans la réalité à des difficultés principalement liées à leur modèle économique. Il convient d'augmenter davantage les crédits qui leur sont consacrés, ce qui permettrait notamment d'accroître les prescriptions médicales.
Les crédits du programme 163 « Jeunesse et vie associative » sont surtout consacrés au service civique, ainsi qu'à la montée en puissance du service national universel.
Le service civique, créé sur l'initiative de notre ancien collègue Yvon Collin, est un dispositif qui vise à renforcer la cohésion nationale et la mixité sociale. Nous nous réjouissons que l'esprit de la loi défendue en 2010 par le groupe du RDSE vive toujours. Les crédits alloués à ce dispositif témoignent d'une réelle ambition citoyenne, mais sa mise en lumière ne doit pas faire oublier la nécessité de se consacrer à d'autres chantiers en faveur de la jeunesse.
Nous devons par ailleurs soutenir les associations. Celles-ci connaissent actuellement des difficultés importantes : entre la crise financière et la diminution du nombre de bénévoles, elles peinent à survivre et les budgets sont largement insuffisants.
Nous devons défendre en la matière une politique volontariste, en renforçant le soutien aux associations.
La grande majorité des membres du RDSE votera en faveur des crédits de la mission « Sport, jeunesse et vie associative ».