Madame la sénatrice, je suis d'accord avec vous, l'aspect financier n'est pas le facteur premier qui pousse un jeune à se porter volontaire pour effectuer un service civique.
En revanche, cet aspect doit être apprécié comme il faut. J'échange sur ce sujet avec de nombreux jeunes volontaires en service civique général, mais également en service civique solidarité seniors, qui permet aux jeunes de s'orienter vers des métiers du secteur social, dont notre pays a besoin.
Soyons très clairs : oui, nous devons faire évoluer cette indemnité. C'est la raison pour laquelle elle a été revalorisée deux fois, de 3, 5 % au mois de juillet 2022, puis de 1, 5 % au mois de juillet dernier. Par ailleurs, l'indemnité sur critères sociaux pour les étudiants boursiers, qui peut être cumulée avec l'indemnité de service civique, a été portée à 113 euros.
Vous dites, madame la sénatrice, que les jeunes se tournent vers des solutions plus rémunératrices, je tiens donc à préciser, parce que les mots ont un sens et de l'importance, que le service civique donne lieu non pas à une rémunération, mais à une indemnité. Il faut donc à cet égard apprécier l'entièreté des dispositifs qui sont mis en place.
Nous pouvons avoir un débat plus global, pas uniquement sur l'indemnité, et évoquer les questions de logement, par exemple, ou de mobilité, mais attention à ne pas faire croire que le jeune serait rémunéré, alors qu'il est indemnisé. En effet cela conduirait à dévaloriser l'expérience du service civique.
Le service civique est un moment permettant à un jeune de prendre du temps pour lui, de s'engager auprès d'une association, mais c'est aussi une formidable année de césure.
Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur cet amendement. Je reste d'accord pour que l'on examine de façon globale comment éviter la précarisation de ces jeunes.