Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, avant tout, je tiens à saluer une nouvelle fois l'engagement et le professionnalisme de nos forces armées, de ces hommes et de ces femmes qui s'engagent pour nos couleurs, parfois au péril de leur vie.
Nous avons souvent l'occasion de le rappeler : par nature, le budget de la défense s'inscrit dans un contexte. C'est d'autant plus vrai que 2024 est peut-être la première année d'un nouveau monde.
Le modèle de 1945 reposait sur deux piliers : la coexistence des deux blocs et l'ONU. Or la chute du mur de Berlin, la disparition de l'Union soviétique et les accords de Dayton, que l'on oublie souvent, ont mis fin à la logique des blocs. Quant à l'ONU, conçue en réaction à l'échec de la Société des Nations (SDN), elle ne joue plus son rôle stabilisateur depuis déjà plusieurs années ; on le voit aujourd'hui plus que jamais.
Les conflits se multiplient, en Ukraine comme en Israël. La Chine promeut son propre système de valeurs, à l'instar du « Sud global », qui, bien souvent, se construit contre l'ancien monde. Pour beaucoup de dirigeants africains – souvent, mais pas toujours, issus de coups d'État –, la période d'indépendance a cédé place à une affirmation de la souveraineté.
Le monde que nous avons connu est donc bel et bien en train de disparaître.
À ce titre, je vous rappelle que l'année 2024 sera ponctuée d'élections absolument déterminantes.
Dans quelques semaines, en janvier prochain, aura lieu l'élection présidentielle à Taïwan. Quels qu'en soient les résultats, la Chine ne manquera pas de réagir. Des répercussions sont donc à attendre, non seulement dans la région, mais aussi dans l'Indo-Pacifique, où nous sommes nous-mêmes présents.
Un autre scrutin suivra en mars 2024 : l'élection présidentielle en Russie. Certes, on en connaît déjà l'issue…