Je remercie Olivier Becht, qui a budgété 1 million d’euros pour financer la mise en œuvre de cette idée, qu’il a confiée au Centre national d’enseignement à distance (CNED), ce qui est pertinent.
J’en viens au programme 185, « Diplomatie culturelle et d’influence ». À la rentrée, les effectifs de l’AEFE avaient progressé de moins de 1 % ; ils s’établissaient à 392 000 élèves. L’effectif global s’est accru de plus de 40 000 enfants depuis 2018, soit une hausse de 10 % en cinq ans, très loin de l’objectif initial du Président de la République, qui est de doubler les effectifs d’ici à 2030.
À en croire les rapporteurs, il faudrait prévoir davantage de moyens pour y parvenir. Nous engloutissons pourtant déjà plus de 400 millions d’euros chaque année pour l’AEFE – 455 millions d’euros cette année –, alors que ce programme comporte tant d’autres priorités ! Nous entretenons un système de compétition déloyale absurde, qui favorise une poignée d’établissements en gestion directe (EGD) et une minorité d’élèves, au détriment des réseaux français privés.
L’enseignement anglo-saxon à l’étranger vient d’annoncer que, au cours de la dernière décennie, son effectif était passé de 4, 4 millions à 6, 7 millions d’élèves. Ses établissements se développent 30 fois plus vite que les nôtres – et sans argent public !
L’enseignement à l’étranger est un marché. Tant que cette évidence ne sera pas intégrée en France et que la gouvernance de l’AEFE ne sera pas revue, nous serons condamnés à reculer.
Je ne m’y résigne pas. L’Association nationale des écoles françaises à l’étranger (Anefe), que je préside, a modifié hier ses statuts. Elle s’ouvre aux écoles françaises non homologuées, pour ne laisser personne à la porte, afin d’aider à atteindre l’objectif du Président de la République sans besoin d’argent public.