Intervention de Rachid Temal

Réunion du 8 décembre 2023 à 9h30
Loi de finances pour 2024 — État b

Photo de Rachid TemalRachid Temal :

Madame la rapporteure spéciale, nous pourrions nous amuser à jouer ce même jeu sur l’ensemble des crédits ! Ce n’est pas, me semble-t-il, une bonne méthode de travail.

Nous voterons évidemment contre cet amendement, et cela pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, comme l’a dit Mme la ministre, un certain nombre d’événements auront lieu en 2024 ; il est donc normal que le ministère dispose des moyens suffisants pour les organiser.

Ensuite, on pourrait considérer que nos ambassades et consulats fonctionnent tellement bien que les dépenses immobilières peuvent être supprimées… Ce n’est pas le cas.

Enfin, le dernier argument, que M. Kern a évoqué également, me semble le plus important. On ne peut pas, d’un côté, afficher l’ambition, comme cela a été fait voilà quelques semaines, d’affirmer la puissance internationale de la France et de lui permettre de porter sa voix, sa vision et ses principes à travers le monde, et, d’un autre côté, réduire de 20 millions d’euros – telle est le cœur de cet amendement – les moyens qui permettraient de l’assumer.

En effet, les deux tiers de ces crédits relèvent de la stratégie d’influence, culturelle notamment. Voulons-nous, oui ou non, plus de France sur le plan international ?

Nous avons eu ce débat à propos des médias. Jean-Baptiste Lemoyne évoquait la concurrence que nous font certains pays, qui utilisent les réseaux sociaux pour véhiculer des messages contre la France.

Voilà quelques semaines, nous avons aussi débattu, en présence des ministres des affaires étrangères et de la défense, de la question de la présence de la France en Afrique. Nous avons évoqué notamment les campagnes de désinformation qui sont menées contre notre pays. Et voilà que l’on propose concrètement de réduire ces crédits de bout en bout. Cela n’a aucun sens !

Je veux bien que l’on y voie une volonté d’affichage, mais 30 millions d’euros en moins ne résoudraient en rien le problème des finances publiques. En revanche, cela pénaliserait sensiblement le service de nos agents, tout en réduisant le rôle de la France dans le monde.

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