Intervention de Bruno Le Maire

Réunion du 13 décembre 2023 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Situation du groupe casino i

Bruno Le Maire :

Mesdames, messieurs les sénateurs, M. Rochette m’a posé une question sérieuse, à laquelle je me dois de répondre.

Monsieur le sénateur, les salariés de Casino n’ont pas à payer pour les erreurs stratégiques commises depuis plusieurs années par la direction de l’entreprise.

De toute évidence, le groupe s’est mal positionné. Il a pratiqué des prix plus élevés que tous ses concurrents et, de ce fait, il a été percuté de plein fouet par la crise inflationniste. Il accuse donc de fortes pertes.

À cet égard, je ne citerai qu’un seul chiffre : au cours du dernier trimestre, le groupe Casino a subi un demi-milliard d’euros de pertes supplémentaires. Sa situation est devenue absolument intenable.

Je suis au côté des salariés. J’ai reçu, ce matin même, les représentants de l’intersyndicale pour faire le point avec eux. Je continuerai de les recevoir, car je suis là pour défendre les intérêts des salariés, tout en garantissant le respect de l’ordre public économique.

Tout d’abord, il y a quelques mois, nous avons évité de justesse une cessation de paiements du groupe Casino. Or, avant de trouver un repreneur, il fallait assurer la jonction : nous l’avons fait, en assumant ses charges sociales et fiscales à hauteur de 300 millions d’euros. Cette somme, placée dans une fiducie, doit être remboursée par le repreneur.

Ensuite, nous avons aidé le groupe à trouver un repreneur – je rappelle qu’un seul candidat a pu mettre sur la table le milliard d’euros nécessaire.

Maintenant, il faut garantir l’avenir du groupe, ce qui suppose d’apporter, avec le reste de la grande distribution française, une solution pour l’ensemble de ses salariés.

Bref, je suis en contact avec l’intersyndicale. Je le suis évidemment aussi avec le repreneur, Daniel Kretinsky, ainsi qu’avec l’ensemble des distributeurs qui souhaitent reprendre une partie des activités du groupe Casino. Ce faisant, le Gouvernement entend assurer la survie de l’activité et celle des magasins.

Je demeure attentif à trois points essentiels.

Le premier, c’est évidemment l’emploi : pour les hypermarchés comme pour les supermarchés, qui sont aujourd’hui des centres de pertes pour le groupe, les offres de reprise doivent préserver un maximum d’emplois.

Le deuxième, c’est l’avenir des treize centres logistiques du groupe. Sauf exception, les repreneurs disposeront déjà de leurs propres centres. Je veillerai donc tout particulièrement aux emplois concernés.

Le troisième et dernier, c’est bien sûr le siège de Saint-Étienne. Il s’agit là de notre principale préoccupation. Ce siège regroupe 1 800 emplois, …

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