J'en veux pour preuve les moyens prétendument mobilisés en faveur des investissements verts, qui sont objectivement loin de répondre aux objectifs de décarbonation que vous vous êtes vous-même fixés.
Enfin, comme si l'incohérence n'était pas suffisance, vous avez essayé de nous convaincre que les réductions de dépenses publiques ne se feraient pas au détriment des plus fragiles d'entre nous. Mais, sur ces travées, personne n'est dupe.
Pourtant, sur le papier, la promesse était alléchante. Ce budget devait être un moyen de consolider nos finances publiques tout en continuant de baisser la fiscalité et d'investir pour l'avenir.
Ce « en même temps » très macronien s'est une nouvelle fois fracassé sur le mur des réalités, et votre postulat de départ constitue un vœu pieux, bien éloigné du réel. Votre boussole reste la baisse systémique des impôts sur le capital.
Néanmoins, je note que, pour ne pas apporter de pistes de financements nouvelles, vous avez refusé, comme chaque année depuis 2017, d'aborder des sujets structurants, comme la fiscalité du capital ou la contribution des plus aisés à l'effort collectif de redressement des comptes publics.
Nous regrettons que, tout au long de nos séances, vous fussiez dans l'incapacité de sortir de votre cécité dogmatique.
Que ce soit l'instauration d'un ISF vert ou la suppression de la flat tax, en passant par une réelle taxation des dividendes, rien n'aura trouvé grâce à vos yeux. Ce jusqu'au-boutisme fiscal a néanmoins un coût, car votre politique de l'offre, faite de désarmement fiscal permanent, ne permet pas de réduire la dette, dont vous nous parlez tant à longueur de débat.
Pour reprendre une expression chère à la majorité présidentielle, vous démontrez effectivement qu'il n'y a pas d'argent magique ; votre fragilisation de la fiscalité n'est pas tenable.
À ce propos, j'aimerais vous rappeler que s'il y a bien une dette dont il faut tenir compte en priorité, c'est la dette écologique ; et celle-ci n'est ni négociable, ni repoussable, ni renouvelable.
C'est la raison pour laquelle nous pensons qu'au cœur du budget aurait dû figurer la bifurcation écologique. Pour atteindre l'objectif de neutralité carbone, 34 milliards d'euros sont nécessaires !
Les 7 milliards d'euros que vous nous avez proposés dans ce budget nous semblent bien dérisoires. Sachez que l'explication qui consiste à dire qu'ils seront multipliés dans les collectivités territoriales ou les organismes de financement public ne nous a absolument pas convaincus.
Avec une mise de départ de l'État si faible, …