chef de cabinet du membre grec de la Cour, M. Nikolaos Milionis, membre de la chambre I de la Cour des comptes européenne. - Je suis chef de cabinet du membre rapporteur M. Nikolaos Milionis qui était en charge de cet audit. La stratégie européenne de croissance très rapide des énergies marines renouvelables a été fixée en 2020. Il a été prévu une multiplication par 5 d'ici 2030 et par 25 d'ici 2050 de leur capacité au service de l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050. L'objet de notre rapport était de rappeler l'importance primordiale de cet objectif énergétique et climatique, de montrer la difficulté d'atteindre une croissance aussi rapide des énergies marines renouvelables et d'attirer l'attention sur ses risques au plan environnemental, social ainsi qu'à l'égard de la pêche. S'agissant de la distinction entre l'éolien ancré ou posé et les éoliennes flottantes, je précise que pour l'instant les études disponibles ne portent que sur l'éolien posé qui constitue l'essentiel du parc existant. Ces études mentionnent les risques liés à des collisions avec les oiseaux, l'impact des éoliennes sur leurs flux migratoires et les nuisances générées par la construction des éoliennes posées dont le bruit peut perturber certaines espèces : ces risques ont étés identifiés surtout dans la mer du Nord et beaucoup moins dans les autres zones maritimes.
L'éolien flottant en est encore à un stade de développement préliminaire. Cette technologie doit s'implanter progressivement dans les années qui viennent et il est difficile de savoir aujourd'hui si cette technologie aura un impact plus fort ou plus faible sur l'environnement. Une de nos préconisations porte sur l'augmentation du nombre d'études scientifiques sur ces sujets et la Commission l'a approuvée.
S'agissant de la cohabitation entre l'éolien et la pêche, je signale une avancée positive : les États membres ont mis en place des plans d'intégration ou de planification maritime qui permettent de localiser les différentes activités et de limiter a priori les impacts mutuels. Pour approfondir cette démarche, des études d'impact sont requises pour chaque projet afin d'en mesurer les répercussions sur l'environnement et sur la pêche. C'est également au niveau de chaque projet que des mesures de médiation et de réduction des risques pour les pêcheurs doivent être prises : un tel dispositif est en train de se mettre en place dans les États membres. Nous avons également recommandé à la Commission européenne de lancer une étude plus globale pour quantifier les impacts certainement majeurs sur la pêche générés par la multiplication par 5 puis par 25 de ces installations éoliennes.