Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, je ne pourrai pas répondre, en cinq minutes, à l'ensemble des questions et vous m'en voyez frustré, mais nous aurons encore de nombreux rendez-vous pour les approfondir.
Je salue la qualité de ce débat.
Madame Annick Girardin, je vous entends. Certes, il faut de la méthode et prendre le temps du recul, mais vous constaterez avec moi que tant de retards ont été accumulés qu'il nous faut justement accélérer.
L'une des premières questions qui m'ont été posées à mon arrivée a été celle-ci : pensez-vous que les Hexagonaux sont traités de la même façon que les Ultramarins ?
Je suis fier de défendre un budget dont les crédits progressent de 7 %. L'enveloppe consacrée aux fameux contrats de convergence et de transformation augmente de 400 millions ; l'État mobilise presque 3 milliards d'euros pour l'investissement, alors que ce montant n'était que de 2 milliards d'euros en 2016. En ce qui concerne les niches fiscales, nous serons au rendez-vous jusqu'en 2028 et nous les évaluerons pour voir celles qui fonctionnent. Il faut mettre fin aux abus, que vous connaissez parfaitement, mais il faut aussi reconnaître que nous avons été capables de trouver de nouveaux leviers.
M. Patient a appelé mon attention sur la vie chère et les monopoles dans les territoires ultramarins. Voilà longtemps que l'on en parle ! Le Gouvernement s'est doté d'un outil efficace. Une mission lancée par Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et moi-même étudiera la construction des prix, la responsabilité des uns et des autres, puis définira des pistes d'amélioration. Nous irons jusqu'au bout de la démarche : celle-ci n'est pas simple – j'ai essuyé d'ailleurs quelques retours de flamme §–, mais nous sommes déterminés.
Madame Audrey Bélim, j'ai apprécié, une fois de plus, la tonalité de votre intervention. Nous ne sommes pas d'accord sur tout, en effet, mais, comme l'a dit la présidente de votre collectivité, nous sommes avant tout des républicains et nous voulons faire en sorte d'avancer. Je tiens à saluer la qualité du dialogue que j'ai pu avoir avec le territoire de La Réunion à chaque fois que je m'y suis rendu.
Je tiens à préciser que MaPrimeRénov' s'applique dans les départements et régions d'outre-mer (Drom) depuis 2022. Le dispositif est fonctionnel. La Réunion n'est pas oubliée.
Je regrette que vous ayez oublié de dire que la ministre de la culture avait annoncé, lorsque nous sommes allés sur l'île il y a quelques jours, la création de la vingt et unième école nationale supérieure d'architecture : celle-ci sera indépendante de celle de Montpellier, dont elle était jusqu'à présent une antenne. C'est un signe fort que nous envoyons à La Réunion.
J'ai conscience qu'il existe d'autres sujets à traiter, comme l'a rappelé la sénatrice Malet : je pense notamment au projet Meren, qu'a évoqué le sénateur Fouassin.
Reconnaissez que nous avons porté à 292 millions d'euros les crédits de la ligne budgétaire unique (LBU). Ils avaient beaucoup baissé. Il faudra veiller à leur consommation.
J'ai obtenu l'insertion, au dernier moment, d'un petit volet sur l'outre-mer dans la future loi Logement que défendra Patrice Vergriete, pour avancer rapidement sur la précarité énergétique sans attendre une grande loi-cadre. Nous ne pouvions pas passer à côté de ce véhicule législatif. Ce sujet doit être traité.
En ce qui concerne le régime spécifique d'approvisionnement (RSA), Marc Fesneau a répondu favorablement à un cofinancement par l'État de certains investissements des collectivités. La Réunion s'est montrée volontaire, comme d'ailleurs deux départements français situés en Amérique.
Madame Micheline Jacques, vous avez évoqué le parc institutionnel. Le Président de la République a reçu l'ensemble des acteurs ; vous y étiez, vous qui êtes par ailleurs présidente de la délégation sénatoriale aux outre-mer. Deux personnalités qualifiées seront désignées. Il n'appartient ni au Président de la République, ni au Gouvernement, ni à la Première ministre de décider, depuis Paris, des évolutions institutionnelles. Tout dépendra de l'accord politique dans chacun des territoires sur ce sujet. Prenons le temps du débat. Celui-ci aura lieu. Ensuite, nous pourrons avancer ensemble, sur le modèle de ce qui s'est passé en Nouvelle-Calédonie.
En Nouvelle-Calédonie, justement, de nouvelles discussions ont été ouvertes, sur le corps électoral, mais aussi sur d'autres évolutions, sur lesquelles il n'y a pas d'accord pour l'instant, comme vous le savez, monsieur le sénateur Xowie, puisque la démarche n'a pas pu aller jusqu'à son terme. Le Conseil d'État est en cours de consultation sur la question du corps électoral. Gérald Darmanin travaille depuis des mois à une solution. J'espère qu'elle aboutira et qu'elle permettra de vous aider et de mieux accompagner votre territoire.
Madame Girardin, je reviens de Saint-Pierre-et-Miquelon ; j'ai compris ses problématiques. La question de l'attractivité et de la démographie concerne de nombreux territoires ultramarins : Saint-Pierre-et-Miquelon, la Martinique, la Guadeloupe. Il faut faire en sorte qu'ils deviennent attractifs pour les jeunes de l'Hexagone, mais aussi œuvrer au retour des jeunes originaires de ces territoires ultramarins, qui sont partis se former en métropole. C'est le sens du dispositif Cadres d'avenir que venons de mettre en place et qui est puissant. Je suis persuadé qu'il sera un succès. Il est bien financé et il permettra de renforcer l'attractivité des territoires ultramarins.
Les territoires d'outre-mer méritent d'être soutenus, davantage qu'ils ne l'ont été jusqu'à présent. Croyez bien que je serai à la tâche pour les aider.