Devésa, nous sommes d'accord, sur le fond, avec ce que vous avez dit sur l'élargissement de l'Union, et qui était très intéressant.
L'élargissement va de pair avec la réforme de l'Union européenne, laquelle ne doit pas venir après ledit élargissement, comme d'aucuns l'avaient demandé : les deux doivent intervenir parallèlement.
Comme vous l'avez indiqué, cela prendra du temps : deux, trois, cinq ou dix ans. Il est difficile de le dire aujourd'hui parce que cet élargissement doit être basé sur le mérite et sur le respect de conditions liées à l'État de droit et aux acquis du marché unique, qui formeront le socle de cette Europe élargie.
Parallèlement à l'élargissement, nous allons réformer l'Union européenne, ce qui pose la question des politiques prioritaires ; vous en avez énoncé certaines. Ce travail sera engagé lorsque la présidence belge en aura lancé le processus.
Entre-temps, il sera bien sûr possible de travailler sur certains aspects politiques, comme la politique étrangère et de sécurité commune (Pesc) ou la fiscalité, lorsque nous serons favorables aux changements proposés. En effet, ces modifications peuvent être adoptées à la majorité qualifiée et ne nécessitent pas de modifier les traités.
Pour ce qui concerne la réponse à l'Inflation Reduction Act, la présidence belge a demandé à Mario Draghi – vous le savez – un rapport sur la compétitivité de l'Union européenne, qui vise précisément à corriger, ou à tout le moins à amender, les politiques existantes afin d'apporter une vraie réponse à l'IRA.
Nous espérons que ce rapport, qui sera remis en juin, nous aidera à réduire la bureaucratie et à financer des investissements stratégiques. Même si de tels investissements existent déjà, il faut en effet que le fonds de souveraineté croisse. Par ailleurs, les investissements stratégiques dans l'industrie se font aujourd'hui au travers de projets important d'intérêt européen commun (Piiec), lesquels sont au nombre de trois, dont l'un consacré au cloud, et impliquent à peu près vingt pays. Disant cela, je réponds dans une certaine mesure à votre question portant sur la solidarité et la souveraineté. Mais nous souhaitons aller plus loin.
J'en viens au sujet du pacte de stabilité et de croissance : il ne serait dans l'intérêt de personne de ne pas avancer sur la question des règles budgétaires. Les discussions à cet égard vont d'ailleurs reprendre puisque les trilogues seront menés sous la présidence belge.