Intervention de Laurence Rossignol

Réunion du 14 décembre 2023 à 15h12
Droits de l'enfant — Vote sur l'ensemble

Photo de Laurence RossignolLaurence Rossignol :

Grâce au travail qui a été effectué, notamment par Dominique Vérien et la députée Émilie Chandler, grâce à la mobilisation des associations, grâce à l'expertise qui s'est développée, par l'implication de magistrats, que ce soit les procureurs ou les présidents de chambre, nous en savons plus aujourd'hui qu'il y a dix ans sur la manière dont se développent et se déploient les violences intrafamiliales, et particulièrement les violences faites aux femmes.

Nous savons notamment que les violences post-séparation doivent mobiliser toute notre attention. En effet, les enfants deviennent alors le vecteur par lequel se poursuit le conflit parental.

Je rappelle que les violences intrafamiliales sont le plus souvent commises par des hommes sur des femmes. Certes, en cas de séparation, tout le monde souffre, mais les hommes tuent les femmes et les femmes tuent rarement les hommes en ces circonstances. !

Dans ce qui fait suite à la séparation, la garde des enfants peut être un enjeu non pas dans l'intérêt de l'enfant, mais dans l'intérêt du parent qui continue de refuser d'avoir été quitté par la mère ou par l'autre parent. C'est pour cette raison que nous sommes nombreux à considérer que la résidence alternée est avant tout une revendication des associations de pères qui s'estiment maltraités par la justice, ce qui est faux. Ce n'est pas parce que les juges sont majoritairement des femmes que, pour autant, les juges exercent une justice favorable aux femmes. C'est une légende urbaine ! C'est même parfois l'inverse, mais les femmes n'en tirent pas argument.

Pour ma part, je ne voterai pas ce texte et je souhaite que sa vie parlementaire s'arrête là, de crainte qu'il soit perçu comme un pied mis dans la porte.

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