Intervention de Joshua HOCHART

Réunion du 11 décembre 2023 à 10h30
Loi de finances pour 2024 — Sport jeunesse et vie associative

Photo de Joshua HOCHARTJoshua HOCHART :

Madame la présidente, mesdames les ministres, mes chers collègues, notre pays, la France, est pionnière en matière de politique du sport. Nous avons accueilli la Coupe du monde de rugby voilà quelques semaines et nous accueillerons les jeux Olympiques et Paralympiques l’année prochaine, une grande fête sportive avec de nouvelles installations et une mobilisation de tout le pays. Cependant, ce n’est qu’une vitrine, notre pays étant en retard sur de nombreuses questions sportives.

Nous avons eu la chance de voir naître dans notre pays le père des jeux Olympiques modernes, Pierre de Coubertin. Que penserait-il aujourd’hui de l’état du sport en France ?

Même si un grand nombre d’acteurs ont essayé de s’en défendre, voire de s’en défaire, le sport et la politique ont pratiquement depuis toujours été indissociables. Le sport a toujours représenté un enjeu crucial pour les responsables politiques.

Néanmoins, aujourd’hui, la politique sportive ne répond plus à ses nobles objectifs d’égalité et de civisme.

Notre jeunesse, tout d’abord, est la première victime du manque de moyens donnés au sport. Selon une enquête nationale de santé réalisée sur les élèves de CM2, un peu de moins de 20 %, soit près d’un enfant sur cinq, sont en situation de surpoids. Cette pathologie touche particulièrement les enfants issus des classes populaires, où un enfant a quatre fois plus de risques de souffrir d’obésité.

Dans le même temps, on observe une recrudescence des actes violents et des violences sexuelles dans le sport.

Elles s’appellent Sarah Abitbol, Isabelle Demongeot et Catherine Moyon : toutes ont déclaré avoir été victimes de violences sexuelles au cours de leur pratique sportive de haut niveau. Censée être un moment de joie et de dépassement, la pratique sportive est devenue un lieu d’agressions et de violence.

De plus, un enfant sur sept est victime de violences dans le sport en France, moins de la moitié des signalements étant suivis de mesures. En plus d’un problème d’encadrement, il y a donc un problème de justice, mais nous aurons l’occasion d’en reparler cet après-midi.

Au-delà des violences sexuelles, il y a donc de la violence physique. Dans ce domaine, un cap a été franchi le dimanche 29 octobre 2023, lorsque le bus de l’Olympique lyonnais a été attaqué et « caillassé », au point de blesser l’entraîneur, qui, en plus de points de suture au visage, s’est vu prescrire trente jours d’incapacité totale de travail.

Selon un rapport de la division nationale de lutte contre l’hooliganisme, au cours de cette saison, 563 interpellations ont été réalisées dans les championnats professionnels français.

La violence verbale, parfois même physique, envers les arbitres, est, elle aussi, en pleine expansion. Madame la ministre, plus de 5 400 arbitres sont agressés par an. C’est la violence du quotidien, celle de nos clubs de district, comme à Lille, où un arbitre amateur de 18 ans s’est fait agresser pour un carton.

Voilà donc votre triste bilan. Pendant que vous souhaitez, avec ce projet de loi de finances, diminuer les crédits pour le sport, les communes de toute la France réalisent de grands investissements. Pour que le sport demeure un moment de joie et de partage, nous devons combattre l’ensauvagement qui le menace, mais également garantir les moyens de nos collectivités, en première ligne dans le développement et le déploiement d’infrastructures sportives.

Le rassemblement national propose à ce titre des mesures ambitieuses : garantir l’accès partout et pour tous aux infrastructures, lutter contre les violences et l’entrisme de l’islamisme radical au sein des clubs, et promouvoir la pratique sportive comme enjeu de santé publique et de cohésion nationale.

Le budget que vous nous présentez aujourd’hui ne permet pas d’atteindre ces objectifs. Aussi, mes chers collègues, nous voterons contre ces crédits d’austérité pour la pratique sportive.

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