Le sport est un bien précieux d’émancipation, de socialisation et de solidarité. Cette année encore, le sport ne représente pourtant que 0, 2 % des dépenses de l’État, un pourcentage bien faible quand on défend le projet d’une France « nation sportive de demain », et ce alors que 37 % des enfants de 6 à 10 ans et 73 % des jeunes de 11 à 17 ans sont loin d’avoir une activité physique correspondant aux recommandations en la matière.
L’augmentation des crédits du programme 219 permettra surtout le financement de dépenses non reconductibles relatives aux jeux Olympiques et Paralympiques. L’héritage de ces jeux reste un sujet d’inquiétude, et ce dès la seconde partie de l’année 2024.
Nous, écologistes, voulons pour cette année 2024 un grand plan national de valorisation et de démocratisation de la pratique du sport, au-delà des jeux Olympiques et Paralympiques.
Il faut renforcer le Pass’Sport, qui, en l’état, n’est pas efficient. Nous proposons aussi davantage d’accompagnement et de financement des fédérations sportives scolaires. Permettre de faire du sport dans le temps scolaire, c’est permettre de sortir de l’isolement, de la sédentarité et de faire découvrir aux enfants et adolescents un horizon parfois inconnu jusqu’alors.
Nous sommes bien convaincus d’une chose : si 2024 est l’année du sport comme grande cause nationale, elle doit surtout être l’année de la transition vers un sport durable.
Utilisons cette année pour repenser nos grands événements sportifs, qui ne font plus sens dans l’urgence du dérèglement climatique, pour lancer une politique ambitieuse de rénovation du bâti des infrastructures sportives, et ainsi soutenir nos collectivités locales, pour imaginer les villes et les villages de demain, qui donneront toute la place au sport dans un urbanisme vert, inclusif et accessible à toutes et tous.
Dans le programme « Jeunesse et vie associative », nous constatons une hausse importante des crédits, avec 40 millions d’euros pour les « colos apprenantes » et 20 millions d’euros de plus pour le SNU cette année encore.
Parlons-en, du service national universel ! Du début à la fin, c’est un échec : seulement 40 000 jeunes sur les 64 000 visés ont effectué leur séjour de cohésion en 2023.
Nous sommes face à un paradoxe : les jeunes ne veulent pas du SNU et ne s’y inscrivent pas malgré les objectifs affichés et la communication du Gouvernement. Au lieu d’être un lieu de mixité sociale, il est marqué du sceau de l’entre-soi, alors que les jeunes des quartiers prioritaires et les enfants d’ouvriers sont sous-représentés par rapport aux enfants de cadres, d’artisans ou de chefs d’entreprise.