Madame la présidente, mesdames les ministres, mes chers collègues, ce qui donne à la mission « Sport, jeunesse et vie associative » sa dimension particulière, c’est qu’elle est entièrement tournée vers la jeunesse et son apprentissage de la vie en communauté.
Voilà pourquoi je tiens à commencer par saluer l’augmentation du nombre de places au sein des « colos apprenantes », désormais pourvues d’un budget dédié.
Plus généralement, les activités associatives permettent d’éprouver la vie en société, de comprendre, au travers de la pratique d’un sport ou d’une activité culturelle, que chacun peut s’épanouir dans un projet commun, trouver sa place en respectant celle des autres.
Malheureusement, presque les trois quarts des structures associatives interrogées déplorent des difficultés à recruter.
Même si l’on ne peut que saluer le relèvement du salaire journalier du contrat d’engagement éducatif à 50 euros bruts, nous devons aller beaucoup plus loin, notamment en favorisant l’obtention et le financement du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa). Cette année, 10 % des 350 000 postes d’animateur n’ont pu être pourvus. L’effort de formation et d’attractivité à accomplir est donc considérable.
Au-delà de l’incontournable question des animateurs se pose celle de l’aide aux associations. Qu’il s’agisse de la formation des bénévoles ou de l’accompagnement des projets des associations, nous devons augmenter le soutien au fonds pour le développement de la vie associative et alléger sa charge administrative, et cela pour deux raisons.
D’abord, parce que chacun connaît dans sa commune le rôle indispensable joué par les associations dans des missions d’animation ou d’entraide.
Ensuite, parce qu’à côté de l’école c’est bien le maillage associatif qui donne sa cohésion à la société et permet d’en recoudre les plaies.
C’est en recevant de ces associations et en s’impliquant en leur sein que, de la prime enfance à l’âge adulte, les jeunes vivent concrètement la promesse républicaine de fraternité.
Fortifier nos associations, c’est donc investir en faveur du pacte civique.
Hélas, le Gouvernement prend les choses à l’envers. Constatant le déclin du sentiment d’appartenance à la nation chez une portion grandissante de la jeunesse, il pense cautériser dix-huit ans d’indifférence en quelques mois de service national universel…
Contrairement au service civique, dispositif qui fonctionne et doit être consolidé, le SNU n’a trouvé ni sa formule ni son public. La preuve : il compte essentiellement dans ses rangs des jeunes déjà très insérés, ayant pour un tiers d’entre eux un parent portant l’uniforme.